Dans les années 1980, l’analyse de discours du côté de l’histoire a pris un nouveau tournant grâce à une attention renforcée pour l’archive, à l’encontre de la démarche antérieure centrée sur des corpus clos. Nous pouvons alors vraiment parler d’analyse de discours du côté de l’histoire » (Guilhaumou, 2007, p. 179). Le discours renouvelle donc la pratique historienne en incluant concrètement les sujets de l’histoire grâce à leurs témoignages et leurs expériences. En effet, la génération d’historien.ne.s d’aujourd’hui fait plus souvent appel au discours pour les recherches en histoire des idées, des mentalités ou bien des représentations. La multiplicité des sources liées au discours permet donc de rompre avec la trame historique ethnocentriste et occidentale pour faire place à de nouveaux acteurs de l’histoire trop souvent omis, oubliés ou marginalisés.
Il est nécessaire de se questionner sur l’évolution et la pertinence des travaux en histoire qui font appel au discours. Comment l’analyse des discours permet de se distinguer des autres méthodes d’analyse en histoire ? Quels sont les apports de l’histoire des pratiques ? Comment le discours vient influencer la pratique historienne ? Quelles sont les considérations ou les précautions , à prendre lorsqu’on intègre des discours au sein de l’étude historique ? Ce sont les questionnements auxquels ce numéro tente de répondre.