Les religieuses et leur histoire : la mémoire des Sœurs de la Présentation de Marie au Couvent de Coaticook, 1870-1909

Julie Beloin
Université de Sherbrooke

Résumé : Les communautés religieuses féminines au Québec ont fait l’objet de diverses études au cours des dernières décennies. Toutefois, les recherches ont été peu nombreuses à s’intéresser à la mémoire des religieuses. Dans le présent article, nous étudions la communauté des Sœurs de la Présentation de Marie. Par le biais de cette communauté, nous souhaitons mieux comprendre l’importance d’une œuvre éducative pour les soeurs. Pour ce faire, nous allons nous intéresser aux perceptions que les religieuses, elles-mêmes, avaient de leur vécu au Couvent de Coaticook. De façon plus précise, nous allons nous demander comment les religieuses écrivaient leur histoire. Il semble qu’elles écrivaient leur histoire dans l’esprit d’une mémoire de l’institution qu’on édifie.

Mots-clés : religieuses, histoire, Coaticook, mémoire, Couvent, communauté des Sœurs de la Présentation de Marie

 

Table des matières
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    Introduction

    L’Église a joué un rôle important au cours des 19e et 20e siècles. Aujourd’hui, elle perd de son importance au sein de la société québécoise. Ce changement de position de l’institution nous a incitée à nous intéresser à l’époque où elle occupait une place prédominante. Aussi, avons-nous jugé pertinent d’étudier une sphère précise d’activité dans laquelle l’Église s’est impliquée et de chercher à mieux comprendre les idées et les représentations qui orientaient le travail des acteurs religieux. Nous avons choisi de cibler une communauté religieuse qui œuvre dans le domaine de l’éducation.

    Comprendre la place que les religieuses occupent dans l’éducation au Québec nous permet de mieux saisir l’importance de leur oeuvre. Bien que peu nombreuses, les quelques synthèses de l’éducation au Québec[1] sont essentielles pour situer les communautés religieuses par rapport aux autres types d’établissements scolaires. Pour le sujet précis de l’histoire des institutions religieuses, les méthodes d’écriture sont fort différentes selon les époques, passant du style hagiographique au style universitaire. Le mouvement féministe des années 1970-1980 contribue au renouvellement de l’historiographie québécoise des communautés religieuses. Les ouvrages deviennent de plus en plus spécifiques, c’est-à-dire qu’ils ne traitent plus de l’ensemble des communautés religieuses, mais plutôt de la vocation religieuse et des religieuses elles-mêmes. Ils visent à comprendre la situation de ces femmes au sein de l’église et, plus largement, dans la société en mettant en lumière les rapports de pouvoir et de domination[2]. Par ailleurs, l’histoire de la vie quotidienne dans les couvents connaît un essor depuis les années 1990[3]. Puisque le nombre de membres est en baisse dans plusieurs communautés, les religieuses veulent faire leur histoire pendant que des témoins de la vie couventuelle sont encore présents.  La mémoire est alors une notion primordiale pour les historiens et historiennes qui s’intéressent aux communautés religieuses.

    Les ouvrages concernant les communautés religieuses sont en effet nombreux. Toutefois, les études où un auteur a tenté de saisir la réalité d’une communauté dans un établissement à partir de la façon d’écrire des religieuses  sont rares, voire inexistantes.

    Nous étudions la communauté des Sœurs de la Présentation de Marie qui prend la responsabilité d’enseigner aux jeunes filles inscrites au Couvent de Coaticook dès 1870.  Par le biais de cette communauté, nous souhaitons mieux comprendre l’importance d’une œuvre éducative pour les religieuses. De façon plus précise, nous allons nous demander comment les religieuses écrivaient leur histoire. En retraçant les éléments qui leur apparaissent important de mentionner dans leurs écrits, nous pourrons découvrir quelle image elles cherchent à donner pour la postérité. Nous trouvons pertinent de voir comment un groupe de religieuses travaillait à l’édification de sa mémoire collective. En fait, nous allons analyser comment, dans leur travail d’écriture, elles tentaient de se situer et de situer leur œuvre. Les religieuses mentionnent dans leurs écrits autant les difficultés que les réussites qui surviennent au Couvent. Mais, peu importe que ce qu’elles racontent soient positif ou négatif, il semble y avoir un but dans le report d’un fait ou d’un évènement: celui d’édifier le Couvent et l’oeuvre qu’elles font pour l’établissement.

    Pour ce faire, les religieuses écrivent leur histoire de diverses manières. Nous retrouvons d’abord dans les Annales une histoire providentielle, c’est-à-dire une histoire où une place prédominante est accordée à Dieu. Les religieuses démontrent également l’importance qu’occupent les supérieures de leur communauté, les évêques, les curés, les citoyens de Coaticook et les élèves pour leur oeuvre. Une histoire glorifiante est alors présente dans le récit des religieuses. Ces dernières mettent également l’accent sur le développement de leur institution. Les changements et transformations qui surviennent au couvent sont soulignés pour décrire une histoire linéaire, où l’établissement progresse en dépit des difficultés. Les nombreuses références aux Soeurs de la Présentation de Marie témoignent d’une histoire visant à forger l’identité collective du groupe.

    Deux autres aspects importants ressortent des écrits des religieuses. Tout d’abord, les thèmes abordés changent peu d’une année à l’autre. Nous pouvons alors parler d’une histoire où il y a récurrence des sujets analysés. Puis, les religieuses ont une approche qui montre un souci pour le devoir de mémoire. Elles croient qu’il est de leur devoir de mettre par écrit l’histoire du couvent; ainsi certaines personnes et certains évènements qu’elles jugent dignes de mention ne tomberont pas dans l’oubli.

    Cette histoire, nous la retrouvons principalement dans des documents écrits par les religieuses du Couvent de Coaticook. Elles ont conservé ce que l’on appelle les Annales, qui constitueront notre principale source. Les Annales relatent les moments jugés importants de l’histoire quotidienne du Couvent. Les religieuses inscrivent dans un cahier les évènements qu’elles considèrent les plus mémorables. Il demeure essentiel de garder à l’esprit que les Annales n’ont pas comme objectif de raconter le quotidien de façon détaillée. Elles sont plutôt un recueil de faits historiques, choisis par la religieuse[4] à qui l’on a donné la tâche de consigner par écrit les évènements jugés significatifs afin qu’ils servent de matériau à l’édification d’une mémoire et d’une identité commune. Nous avons conscience que c’est la vision des religieuses que nous étudions.

    La lecture des Annales[5] nous permet de dégager ce qui est important aux yeux des religieuses. Nous avons relevé les éléments qui semblent les plus pertinents et nous les avons regroupés pour nous permettre de trouver quelques thématiques qui résument les points sur lesquels les religieuses semblaient mettre l’accent. Ces thématiques correspondent aux titres et sous-titres des deux sections de cet article. Les deux sujets principaux abordés dans les Annales sont le développement de l’institution des religieuses et l’importance de leur communauté.

    Le développement de l’institution

    Lorsqu’elles décrivent les événements qui ont contribué au développement de leur institution, les religieuses du Couvent de Coaticook mettent surtout l’accent sur les aspects positifs. Par des faits divers, elles montrent que leur vie de labeurs porte fruit et que l’institution connaît un essor important. Les difficultés qu’elles éprouvent ne sont toutefois pas absentes des Annales. Cependant, les religieuses les décrivent toujours de manière à montrer qu’elles ont persévérées et que c’est grâce à tous leurs efforts que le Couvent a pu survivre. En écrivant leur histoire, les religieuses démontrent que leur communauté a su se rassembler pour surmonter diverses épreuves. 

    Description du Couvent

    Les religieuses sont effectivement très fières de l’établissement où elles demeurent. Elles font une description élogieuse du Couvent. Les religieuses semblent ravies que l’évêque de Sherbrooke, Mgr Racine, et  une supérieure de leur communauté, Mère Saint-Maurice, apprécient l’environnement dans lequel elles vivent. Malgré ces bons commentaires, les religieuses trouvent que leur établissement pourrait être plus prestigieux.

    Un modeste début

    Certaines expressions utilisées par les religieuses laissent penser qu’elles aimeraient certainement vivre dans un établissement plus grand. Elles emploient, entre autres, les expressions « humble mission » [6] et « souffrir la gêne » [7] à quelques reprises. C’est particulièrement lors de leurs débuts qu’elles se rendent compte que le Couvent n’offre pas toutes les commodités souhaitées.  Les religieuses doivent par exemple rester dix jours au presbytère avant que la maison ne soit pourvue du mobilier[8].

    Elles veulent montrer que si elles avaient eu plus de ressources, elles auraient pu mettre en place beaucoup plus de projets. Dès leur arrivée au Couvent, les religieuses veulent établir une assemblée du dimanche, née de la fondatrice Mère Rivier, pour l’instruction religieuse des femmes, mais elles doivent abandonner cette initiative  faute d’un local suffisant[9]. 

    Les religieuses croient en l’importance de leur œuvre. Elles démontrent qu’elles sont prêtes à poursuivre leur tâche même si leur établissement est modeste et qu’elles manquent de ressources. Les religieuses pensent qu’il est de leur devoir de se sacrifier pour une œuvre qu’elles jugent extrêmement bénéfique pour la jeunesse.

    Augmentation de la clientèle scolaire

    La clientèle scolaire, qui ne cesse de croître année après année, est certainement une récompense pour les religieuses. La preuve est qu’au début et à la fin de chaque année décrite dans les annales, les religieuses soulignent le nombre d’élèves présentes. Voici quelques expressions utilisées par les religieuses pour le démontrer : « les classes furent plus fréquentées » [10], « à la rentrée les élèves furent  nombreuses » [11] et « à l’ouverture des classes les élèves furent plus nombreuses que les années précédentes » [12].

    Les religieuses soulignent certainement l’augmentation de la clientèle scolaire pour  montrer que l’institution se développe, que leur oeuvre est fort utile et appréciée. En mentionnant le lieu de provenance de certaines élèves, elles démontrent  que certaines jeunes filles du Couvent peuvent venir de l’extérieur de la région de Coaticook, et même de la province. Par ce moyen, les religieuses montrent que le Couvent se fait de plus en plus connaître, qu’il acquiert une certaine réputation.

    Les agrandissements

    Cette augmentation rapide du nombre d’élèves occasionne un manque de locaux au Couvent. L’institution se développe et des modifications deviennent nécessaires. Quatre agrandissements majeurs ont lieu durant la période étudiée. Les religieuses veulent sûrement démontrer que les agrandissements n’ont pas été faits simplement pour rendre le Couvent plus attrayant et prestigieux, mais bel et bien pour des besoins essentiels.

    Nous pouvons supposer que de nombreuses difficultés surviennent lors des principaux agrandissements de 1884, 1897, 1902 et 1907.  Pourtant, les religieuses ne mentionnent pas d’événements majeurs survenus lors de ces agrandissements.  S’il y a des difficultés lors de ceux-ci, les religieuses n’en écrivent rien dans les Annales. Au contraire, elles remercient les entrepreneurs en mentionnant leur nom dans leurs écrits.

    La seule chose qui semble les inquiéter est la restriction budgétaire accordée à chaque agrandissement. Lorsqu’elles soulignent qu’un agrandissement a lieu, les religieuses démontrent leur fierté, car l’établissement s’agrandit, mais elles tiennent aussi à indiquer les montants d’argent investis. 

    Difficultés financières

    Les religieuses veulent montrer dans leurs écrits que c’est important d’investir dans un établissement et une œuvre comme celle du Couvent. Elles montrent qu’il n’est pas facile d’assurer la gestion d’un couvent. Les questions financières sont capitales dans les prises de décision de tout projet concernant le Couvent.

     La faillite du Couvent

    Les religieuses du Couvent  ne seront pas à l’abri de la crise financière qui affecte la ville de Coaticook en 1877. En effet, l’établissement est en faillite. Le Couvent est saisi et devient la propriété de la Trust and Loan, compagnie à laquelle Monsieur Chartier avait emprunté pour bâtir[13]. La communauté peut cependant conserver le Couvent; elle le loue à la Trust and Loan.

    Les dates où les paiements sont effectués sont mentionnées dans les Annales; le 26 décembre un premier paiement de 100.00 $ est fait par la communauté pour le loyer du Couvent, le 29 juin un deuxième paiement du loyer est fait, le 13 décembre, c’est au tour du troisième paiement de 100.00 $, un autre le 10 mai ainsi que le 26 août[14].  Ces répétitions de montants donnent à penser que ce loyer est un lourd fardeau pour les religieuses. L’augmentation du loyer incite les religieuses et les citoyens à tenter un nouvel essai pour acheter le Couvent. Elles ont peur de ne plus avoir les moyens de payer le loyer demandé[15].

    Les religieuses ont peur de perdre le Couvent

    Les religieuses ont évidemment un attachement pour le Couvent. Elles le confirment dans les Annales en mentionnant que, depuis le commencement de la crise financière, la directrice est très angoissée; elle ne veut pas que la maison soit supprimée.  En fait, « n’épargna-t-elle ni prières, ni démarches, ni sollicitations pour assurer l’existence de cet établissement qu’elle aimait plus que sa vie à cause du bien qui s’y faisait » [16].

    Loin de désespérer, les religieuses organisent diverses activités pour recueillir de l’argent. Il y eut, entre autres,  une soirée dramatique et musicale qui produit  100.00$[17].  Les religieuses montrent qu’elles savent se faire insistantes pour obtenir ce qu’elles veulent, c’est-à-dire devenir propriétaires du Couvent.

    Aussi, reproduisent-elles dans les Annales leurs correspondances avec le commissaire et l’avocat de la compagnie Trust and Loan. Au lieu de rapporter le contenu des échanges avec la compagnie dans ses propres mots, l’annaliste reproduit de façon intégrale le texte des lettres. Cela démontre, à notre avis, l’importance du sujet de la propriété du Couvent.

    Rachat du Couvent

    Ces nombreuses tentatives montrent à quel point les religieuses tiennent à leur établissement et voudraient en être propriétaires.Les difficultés ne perdurent  pas pendant plusieurs années. Les religieuses démontrent qu’elles ne sont pas laissées à elles-mêmes dans les moments les plus difficiles financièrement. Grâce à de nombreux bazars  et au legs de l’abbé Lussier, deuxième curé de Saint-Edmond, le Couvent ramasse les 5000 $ demandés par la Trust and Loan pour le rachat du Couvent. Un contrat est rédigé et la signature de la supérieure au document assure une fois pour toutes l’existence du Couvent. Les sœurs sont évidemment satisfaites de ce contrat d’achat qui montre l’importance de leur mission auprès des enfants[18].

    Nous soulignons également le fait que de nombreux paragraphes détaillent ce qui concerne le contrat de rachat de la propriété. Il nous semble que cela démontre l’importance qu’a le Couvent pour les religieuses. Ces dernières mentionnent le nom des citoyens qui participent à la transaction. Les religieuses reproduisent sûrement cette information pour montrer que les gens de Coaticook inspirent la confiance en croyant en leur projet. Elles prouvent également de cette manière qu’elles se sont très bien intégrées au milieu.

    Relations avec le milieu

    Les citoyens de Coaticook s’impliquent de diverses manières pour montrer qu’ils apprécient l’œuvre des religieuses. Ces dernières les remercient pour cet appui en leur rendant hommage dans les Annales. À part quelques litiges survenus avec les protestants au début, les religieuses décrivent leurs contacts avec l’extérieur de façon positive.  En montrant qu’elles ont de bonnes relations avec les gens de leur entourage, les religieuses exposent une histoire harmonieuse.

    Une dualité : catholiques et protestants

    Lors de la fondation du Couvent, les religieuses tiennent à souligner que les catholiques étaient peu instruits comparativement aux protestants. Les mots ne manquent pas pour montrer à quel point elles n’apprécient pas l’influence des protestants et qu’il était urgent que quelqu’un prenne en charge les catholiques. Les protestants ne sont pas ravis de l’arrivée des religieuses. Cela n’étonne point « quand on sait qu’au recensement de 1871 les Canadiens ne formaient que le tiers de la population du village, on comprend que la population protestante ne vit pas d’un bon oeil l’établissement d’une institution religieuse » [19].

    Cette relation hostile ne perdure pas. L’annaliste fait un bilan en 1880, une décennie après les débuts, et mentionne qu’à ce moment les préjugés sont tombés. Cette relation de bonne entente entre les deux confessionnalités perdure jusqu’au 20e siècle. En effet,

    la tradition d’accommodement et de « bonne entente » entre dirigeants catholiques et protestants, développée au siècle précédent, est encore bien vivante au début du 20e siècle. Mgr Laroque entretient des relations cordiales avec les élites anglo-protestantes et, en échange, ces dernières n’hésitent pas à confier l’éducation de leurs filles à des communautés de sœurs enseignantes à Sherbrooke, Coaticook, Stanstead et Waterloo[20].

    Les religieuses tiennent à présenter l’image d’une harmonie entre les différents groupes ethniques qui vont au Couvent. Cet esprit, on ne le retrouve pas seulement au Couvent de Coaticook; dans plusieurs institutions on tente de créer l’atmosphère de la maison familiale pour favoriser l’intérêt des enfants pour l’instruction[21].

     L’harmonie entre les citoyens et la communauté religieuse

    Excepté quelques différends avec les citoyens protestants, une relation d’harmonie se crée entre les Sœurs de la Présentation de Marie et les paroissiens de Coaticook.  Les religieuses croient que les catholiques apprécient énormément leur enseignement. En effet, ils s’imposent de pénibles sacrifices pour le maintien du Couvent[22].  Les sœurs soulignent le nom de quelques citoyens de Coaticook qui contribuent de façon continue à leur venir en aide de diverses façons.  Par exemple, elles sont reconnaissantes envers le docteur L.C. Bachand qui donna toujours ses soins gratis aux religieuses de la maison[23].  Elles témoignent également leur gratitude à Madame Jos Jasmin qui préside cinq bazars en faveur du Couvent[24]. Les sœurs, par ces exemples, démontrent l’implication des gens du milieu pour assurer la survie du Couvent. Les religieuses tiennent à mentionner qu’il est impossible d’accorder à tous les amis dévoués de l’établissement des places séparées.

    Les religieuses démontrent que, année après année, elles font tout ce qui est en leur pouvoir pour venir en aide aux citoyens de Coaticook. C’est une façon pour elles de montrer qu’elles sont touchées par l’intérêt et le dévouement des paroissiens à leur égard.  Nous retrouvons dans les écrits des religieuses une relation de cordialité entre les sœurs du Couvent et les citoyens de Coaticook.

    Une ville religieuse

    C’est par le biais de la religion que les sœurs et les citoyens se rejoignent davantage. Les religieuses, par divers exemples, montrent que la vie religieuse à Coaticook ne se manifeste pas uniquement au Couvent. La bénédiction de l’église de la paroisse est l’un des évènements qu’elles jugent important de mentionner. L’histoire religieuse revêt une importance capitale pour les sœurs du Couvent.

    Même si elles s’intéressent à la religion à l’extérieur de leur propriété, les religieuses portent une attention particulière à l’œuvre qu’elle réalise au sein de leur communauté.

    La communauté

    Les religieuses du Couvent sont fières de ce qu’elles accomplissent dans cet établissement. Elles sont satisfaites du rayonnement qu’a le Couvent, mais surtout elles tiennent à souligner l’importance de la religion dans la vie couventuelle. Les religieuses ont un  attachement certain pour leur communauté. Le prestige, la religion et l’identité sont des concepts fréquemment utilisés dans l’histoire des religieuses.

    Rayonnement de l’institution

    Dans cette section nous notons que les religieuses utilisent diverses méthodes pour montrer que le Couvent est une institution qui rayonne dans la région, une institution qui a une grande importance aux yeux de plusieurs.

    Honorées par la visite

    Quand des personnes importantes, telles que des évêques et des notables, se présentent au Couvent les religieuses sont toujours ravies de mettre en valeur leur établissement. Un mot est utilisé à profusion par les religieuses pour décrire leurs visites: « Honorées ». 

    Les membres des professions libérales occupent une place importante dans les villages. Leur arrivée dans une communauté est souvent un évènement d’une grande importance. Ces médecins, avocats et notaires représentent un certain prestige, c’est le signe que la localité se développe[25]. Il n’est alors point étonnant que les religieuses du Couvent soient honorées par la visite des notables dans leur établissement. Les religieuses soulignent également que la présence de l’évêque de leur diocèse rehausse l’ampleur d’un  événement qu’elles organisent.

    Supérieurs religieux

    L’intérêt que porte les supérieures pour leur communauté rend également les religieuses très fières de leur Couvent. Les sœurs de Coaticook sont contentes des efforts que la Mère Saint-Maurice, supérieure en France, fait pour venir les visiter[26]. 

    En plus des évêques et des supérieures religieuses, les curés aussi apprécient le travail fait par les sœurs de Coaticook. Elles démontrent que les curés sont dévoués pour l’oeuvre du Couvent, l’expression « zélé pasteur » revient fréquemment dans les Annales. En fait, les religieuses doivent respect et soumission aux curés. En retour, le curé agit comme protecteur et conseiller envers elles[27].

    Cette attitude des religieuses envers le curé est une caractéristique propre aux catholiques. Sarah-Geneviève Perrault, qui a écrit une thèse sur la conscience historique dans les Cantons de l’Est,  mentionne d’ailleurs que les écrivains de langue anglaise ne font que mentionner en passant les ministres du culte et leurs actions tandis que les auteurs francophones vouent littéralement un culte aux missionnaires. Nous pouvons parler ici d’une glorification du personnage[28]. C’est le type d’histoire que nous retrouvons dans les Annales du Couvent de Coaticook.

     Des cadeaux et des dons

    Une des façons utilisées par les curés pour soutenir le travail des sœurs est de leur faire divers cadeaux et dons pour que leur communauté continue de s’épanouir. Les curés ne sont pas le seul groupe à offrir des présents aux religieuses; les notables de Coaticook et les élèves du Couvent aussi sont généreux. Les sœurs expriment leur reconnaissance en soulignant dans les Annales le nom de la personne et le cadeau offert. Les religieuses veulent certainement montrer qu’elles n’ont pas œuvré seules et qu’elles ont eu des appuis importants. En témoignant d’un excellent esprit très appliqué à l’étude et d’un grand attachement pour leurs maîtresses, les élèves font preuve d’une autre forme de générosité envers les religieuses[29]. Les sœurs de Coaticook consignent une histoire où la notion de reconnaissance occupe une place de premier plan.

    Parcours des élèves

    Les religieuses sont ravies de l’évolution des élèves. À chaque année, ou presque, elles mentionnent que plusieurs élèves obtiennent avec honneur des diplômes d’écoles élémentaires et modèles.  L’annaliste tient à souligner le nom des élèves qui obtiennent les prix spéciaux. Lorsque les élèves reçoivent des distinctions, les religieuses ont le sentiment du devoir accompli et elles croient que c’est une façon de montrer la grande valeur qu’a leur institution. Les religieuses tiennent à démontrer que les études ne nuisent pas aux ouvrages manuels et occupations de ménage.  Pendant les vacances, les mères sont heureuses de voir que leurs filles ont des connaissances diverses et peuvent être utiles aux travaux[30].

    Les religieuses ont également l’impression d’avoir réalisé leur objectif d’enseignement lorsqu’elles prennent connaissance du parcours des élèves à leur sortie du Couvent; et ce particulièrement lorsque leurs élèves se consacrent à la vocation.  Elles soulignent, entre autres, que les deux premières élèves du Couvent à se consacrer au seigneur « persévèrent et firent le bien chacune dans la sphère d’action de zèle qui lui avait été assignée[31]. »  Par la suite, les religieuses continuent de mentionner le nom des élèves qui entrent dans diverses communautés.

    La vie religieuse est bénéfique

    Ce n’est pas anodin que les religieuses soient fières lorsqu’une élève du Couvent de Coaticook entre dans une communauté religieuse, car la religion occupe évidemment une  place élevée dans la vie des religieuses. Les sœurs de la Présentation de Marie démontrent dans les Annales l’importance de la religion pour leur œuvre et aussi pour le bon développement des  élèves. 

    Importance de Dieu

    Les religieuses font constamment référence à Dieu. Particulièrement quand il survient une épreuve. Elles se réfèrent aussi à Dieu pour le remercier des beaux moments qu’elles vivent. Les religieuses s’en remettent aussi à la Providence pour que les choses qu’elles désirent ardemment se réalisent. D’ailleurs, les mots les plus utilisés dans le discours des religieuses qui parlent de Dieu sont « consolation » et « épreuve ».  Ces mots montrent bien qu’elles se réfèrent à Dieu autant pour les moments de bonheur que pour les moments de malheurs. L’histoire providentielle est alors représentée de diverses manières dans les Annales.

    Les rites religieux

    Certains rites religieux sont mentionnés fréquemment par les religieuses. Les conversions, les bénédictions, les retraites et la première communion sont des rites qu’elles jugeaient importants de décrire.

    Les religieuses sont évidemment satisfaites de voir qu’elles peuvent convertir des protestantes au catholicisme. Elles sont bien contentes de constater que leur enseignement est adéquat. Les baptêmes de jeunes filles protestantes en sont une preuve concrète. Outre les conversions, les bénédictions sont aussi très importantes pour les religieuses.

    Lors de la bénédiction de l’établissement, les religieuses notent que l’évêque se rendit au Couvent et procéda à la cérémonie d’usage[32]. Même si c’est une cérémonie d’usage, on tient à mentionner qu’elle a eu lieu. Les bénédictions sont importantes pour les religieuses : bénédiction du presbytère, bénédiction de la chapelle, etc.

    Les retraites annuelles sont également des incontournables pour les religieuses. Autant les retraites auxquelles elles participent que celles destinées aux élèves. Les Soeurs de Coaticook notent que ces retraites leur sont extrêmement utiles. Les religieuses rappellent constamment que les élèves sont choyées d’être dans un environnement où la religion est très présente. Les religieuses donnent toujours le nom du prêtre ou du Monseigneur qui prêche la retraite destinée aux jeunes filles du couvent. Nous croyons qu’en soulignant que plusieurs prêtres différents ont dirigé les retraites, les religieuses démontrent que les élèves reçoivent à chaque fois des instructions variées. Lorsqu’elles décrivent une retraite, les religieuses mettent d’ailleurs l’accent sur l’enseignement reçu lors de ces quelques journées.

    De tous les rites, celui de la première communion semble être le plus important. Les religieuses mentionnent fréquemment le nombre d’enfants qui reçoivent la première communion. La première communion revêt une grande importance dans le parcours religieux des élèves. Lorsqu’elles décrivent cet évènement, les religieuses écrivent toujours que, lors des cérémonies, les enfants édifient toute la paroisse par leur modestie et leur piété.

     Éléments inhabituels

    Bien que l’histoire traditionnelle soit importante, les religieuses aiment noter les évènements religieux qui sont inhabituels. Les religieuses se réfèrent souvent à Dieu et aux prières pour décrire les évènements qui sortent de l’ordinaire: guérison miraculeuse, reconnaissance au ciel pour sa protection lors d’un incendie, prières pour de la pluie lors de période de sécheresses. Lors de ces situations, les religieuses luttent et prient alors tous ensembles pour essayer de faire face aux difficultés. Ces évènements permettent donc aux Sœurs de la Présentation de Marie de s’unir davantage.

     La Communauté des Sœurs de la Présentation de Marie

    Malgré le fait qu’elles soient bien intégrées dans leur milieu et que leur établissement rayonne, ce qui demeure très important pour les religieuses est certainement leur attachement pour leur communauté des Soeurs de la Présentation de Marie. Les références à la Présentation sont donc nombreuses dans les Annales.

    Les fondatrices et les supérieures 

    Les religieuses accordent une grande importance à la fondatrice de la communauté, Marie Rivier. Elles donnent de nombreuses informations sur la cause de la béatification de cette fondatrice[33]. Elles reproduisent dans les Annales deux lettres du postulateur de la cause qui écrivait à Bourg-Saint-Audéol, lieux de la maison généralice[34].  En transcrivant les lettres, nous croyons que l’annaliste veut montrer qu’elle ne voulait pas reporter les faits dans ses propres mots tellement les propos du postulateur sont importants. En réalité, les sœurs vénèrent Marie Rivier.

    Les religieuses ont aussi en haute estime leurs supérieures, que ce soit les supérieures générales en France ou  les supérieures provinciales.  Les mots « vénérée », « vénérable » et « vénération » sont répétés maintes fois pour décrire les supérieures.

    La fondatrice et les supérieures occupent certes une place importante dans la communauté, mais les religieuses tiennent également à écrire le nom de toutes les sœurs qui oeuvrent au Couvent, et ce, à chaque année. Donc, dans les annales l’apport de chacune des sœurs est souligné. Chaque individu s’identifie ainsi à l’histoire de l’établissement et de la communauté.

    Des liens importants avec la France

    Les religieuses s’intéressent à ce qui se passe dans leur communauté en France. Ce qui se produit outre-mer est important. Elles veulent montrer que les liens sont forts avec la France; que des liens existent entre les communautés présentines, peu importe l’éloignement.

    La communauté de la Présentation de Marie est comme une grande famille. Les sœurs de Coaticook accordent une grande importance aux lettres qu’elles reçoivent des supérieures de France. Elles vont, entre autres, reproduire dans les annales l’entièreté d’une lettre provenant de Mère Saint-Adrien de Bourg-Saint-Andéol. Plusieurs expressions utilisées dans cette lettre montrent les liens tissés serrés entre les deux établissements; « Mes bien-aimées filles », « Mais ce qui demeure réel, c’est l’esprit de famille et en même temps l’esprit religieux dont vous vous êtes inspirées en cette mémorable circonstance », « Merci, à mes enfants bien-aimées que je presse avec effusion sur mon cœur maternel! » [35]

     La spiritualité

    La spiritualité occupe une place évidente dans le quotidien de la communauté. Un des points communs entre les communautés du Québec et de la France est certainement l’importance des fêtes de la Présentation de Marie et particulièrement de la dévotion à la Vierge Marie. 

    Les religieuses décrivent les festivités de la Présentation de Marie comme une fête toujours célébrée avec  une piété et une ferveur peu ordinaire. Année après année, elles mentionnent  que les élèves font un cadeau à la communauté à cette occasion. Cela montre l’attachement des élèves pour cette fête et aussi que certaines traditions sont instaurées au Couvent[36].

    Tout comme la fête de la Présentation, la fête de l’Immaculée Conception est d’une grande importance pour les religieuses. Aussi, à maintes occasions les religieuses soulignent que des élèves eurent le bonheur insigne d’entrer dans la Congrégation des Enfants de Marie. Le mot bonheur est toujours utilisé pour parler d’entrée d’élèves dans les Enfants de Marie. 

    Les Soeurs de la Présentation de Marie ont une grande dévotion pour la Sainte-Vierge. Cependant, les dévotions et les fêtes ne lui sont pas uniquement dédiées. Les fêtes de Saint-Michel et de la Saint-Jean-Baptiste sont également soulignées. La procession du Saint Sacrement est aussi souvent décrite de façon détaillée. Lesdévotions au Sacré-Coeur de Jésus et surtout à Saint-Joseph, digne protecteur de la communauté, sont également fréquemment mentionnées dans les Annales. Les fêtes et les dévotions permettent à tous les membres de la communauté présentine de s’unir. La description d’une histoire identitaire collective, de la part des religieuses de Coaticook,  en témoigne. 

    Conclusion

    Les souvenirs racontés par les religieuses sont nombreux et divers. Elles écrivaient ces souvenirs pour permettre aux générations suivantes de prendre connaissance de l’évolution de l’établissement. Par le biais des Annales, les religieuses contribuent à édifier leur mémoire collective. Elles ont  à maintes reprises soulignées l’importance de leur œuvre. Les réactions des élèves, des citoyens et des hauts placés de l’Église visent à démontrer que l’œuvre des religieuses était appréciée. Les sœurs  affirment que ça prend de la volonté; les débuts ne furent pas faciles, mais leur persévérance en tant que groupe leur a permis de survivre. Ce discours n’évolue pas entre 1870 et 1909 alors que les sujets principaux retrouvés dans les Annales pour cette période sont toujours les mêmes.

    Les valeurs religieuses ont aussi été grandement soulignées dans les écrits. Les sœurs ne veulent pas oublier les traditions religieuses qui sont à la base de leur identité. Le sentiment d’appartenance sert également à construire leur mémoire collective. Sentiment d’appartenance envers leur établissement, sentiment d’appartenance envers le milieu de Coaticook et sentiment d’appartenance envers leur communauté des Sœurs de la Présentation de Marie.

    Puisque nous étudions une communauté de religieuses dans une institution bien précise, on pourrait croire, à tort, qu’il est impossible de généraliser nos résultats de recherche à l’ensemble du Québec.  Nous croyons que les annales de chaque couvent ont des points en communs. La majorité  des communautés religieuses du Québec ont suivi les étapes de développement suivantes : des débuts difficiles, une expansion de l’œuvre et un essor qui perdure jusqu’au milieu du 20e siècle.  Les sujets abordés dans les annales des différentes institutions doivent alors se ressembler. 

    Nous avons cependant conscience que les différentes congrégations au Québec n’écrivent pas toutes leur histoire de la même manière. Dans notre cas, les Annales sont muettes à propos de plusieurs aspects.  Certains sujets comme les conflits internes, les désaccords avec les autorités ecclésiastiques et la concurrence avec d’autres communautés ne sont pas abordés dans les écrits que nous avons étudiés. Il s’agit d’une histoire où  règne l’harmonie et où les conflits sont tus. Il y a, par exemple, un contraste entre les Soeurs de la Présentation de Marie et les Servantes du Saint-Coeur de Marie, et « ce contraste entre les deux congrégations a des conséquences sur l’écriture de l’histoire. À la Présentation de Marie, comme dans la plupart des congrégations, on s’assure que l’histoire soit belle et on garde pour soi les petits conflits. Chez les Servantes, au contraire, la simplicité et la franchise sont au rendez-vous[37]. » Pour des fins comparatives, il serait intéressant que d’autres études semblables à la nôtre voient le jour. Même si nous sommes au niveau de la microhistoire, nous jugeons notre démarche fort pertinente pour continuer à comprendre l’univers des communautés religieuses au Québec

    Références

    [1] Louis-Philippe Audet, Jean-Pierre Charland et Andrée Dufour sont des auteurs incontournables pour ce sujet.

    [2] Micheline Dumont, Marta Danylewcyz, Nicole Laurin et Danielle Juteau sont des auteures marquantes de ce courant.

    [3] Les livres de Claude Corbo et Lucia Ferretti sont représentatifs de cette tendance. Claude Corbo, La mémoire du cours classique, Outremont, Québec, Éditions Logiques, 2000, 445 p. et Lucia Ferretti, Histoire des Dominicaines de Trois-Rivières, C’est à moi que vous l’avez fait, Sillery, Septentrion, 2002, 192 p.

    [4] Nous supposons que les réflexions écrites  par l’annaliste reflètent ce que pensent l’ensemble des autres religieuses.

    [5] Le texte qui suit est fait à partir des recherches que nous faisons présentement pour notre mémoire de maîtrise. Pour cet article, la période étudiée est 1870-1909; tandis que celle de notre mémoire est 1870-1930. Les Annales du Couvent de la Présentation de Marie établi à St.Edmond de Coaticook le 15 Septembre 1870, Volume 1 : 1870-1909, 212 p.

    [6] Les Annales du Couvent…, op. cit., p. 1-16.

    [7] Ibid., p. 69.

    [8] Ibid., p. 3.

    [9] Ibid., p. 280.

    [10] Ibid., p. 9.

    [11] Ibid., p. 79.

    [12] Ibid., p. 122.

    [13] Ibid., p. 5.

    [14] Ibid., p. 23-43.

    [15] Ibid., p. 44.

    [16] Ibid., p. 23.

    [17] Ibid., p. 26.

    [18] Ibid., p. 61.

    [19] Jacques Desgrandchamps, Monseigneur Antoine Racine et les communautés de religieuses enseignantes 1874-1893, Groupe de recherche en histoire régionale, Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke, 1980, p. 34.

    [20] Jean-Pierre Kesteman, Peter Southam et Diane Saint-Pierre, Histoire des Cantons de l’Est (Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1998), 657.

    [21] Micheline Dumont et Nadia Fahmy-Eid, dir., Les couventines. L’éducation des filles au Québec dans les congrégations religieuses enseignantes, 1840-1960, Montréal, Boréal, 1986, p. 119.

    [22] Les Annales du Couvent…, op. cit., p. 40.

    [23] Ibid., p. 39 et 70.

    [24] Ibid., p. 36-50.

    [25] Sarah-Geneviève Perrault, La conscience historique dans la région des Cantons de l’Est entre 1850 et 1960 (Thèse, Université de Sherbrooke, 2003), p. 93.

    [26] Les Annales du Couvent…, op. cit., p. 30.

    [27] Philippe Sylvain et Nive Voisine, Histoire du catholicisme québécois. Volume II : Réveil et consolidation, tome 2 : 1840-1898 (Montréal, Boréal, 1991), p. 300.

    [28] S-G. Perrault, La conscience historique…, op. cit., p. 91.

    [29] Les Annales du Couvent…, op. cit., p. 51.

    [30] Ibid., p. 30. L’objectif des enseignantes visant à former de bonnes maîtresses de maison apparaît alors comme conforme au rôle féminin tel que délimité par les contraintes politiques, juridiques et sociales de l’époque. Marie-Paule Malouin, Ma soeur à quelle école allez-vous? Deux écoles de filles à la fin du 19e siècle (Montréal, Fides, 1985), p. 88.

    [31] Les Annales du Couvent…, op. cit., p. 10.

    [32] Ibid., p. 3.

    [33] Ibid., p. 51.

    [34] Ibid., p. 52-53.

    [35] Ibid., p. 36-50.

    [36] Les motifs de la fête semblent être les mêmes que la fête des Dominicaines.  Lucia Ferretti croit que le but de la fête des Dominicaines est celui « de remercier les anciennes et d’instruire les nouvelles : la congrégation est bel et bien devenue une institution, elle a déjà une mémoire à conserver et à transmettre ». Voir L. Ferretti, Histoire des Dominicaines …, op. cit. Cela est également le cas pour la Présentation de Marie. Il y a donc des ressemblances entre l’histoire des diverses communautés religieuses du Québec.

    [37] Guy Laperrière, Les congrégations religieuses. De la France au Québec, 1880-1914 Tome 1: Premières bourrasques (Sainte-Foy, Les Presses de l’Université Laval, 1996-1999), p. 407.