Impacts des bouleversements environnementaux et géopolitiques sur la vitiviniculture en alsace allemande (1871-1914)

Joshua L. Vachon
Candidat à la maîtrise, Université de Sherbrooke

Résumé: Par l’utilisation d’un système d’information géographique, cet article propose une analyse spatiale et statistique des impacts des bouleversements environnementaux et géopolitiques sur la production de vin en Alsace entre la cession du territoire à l’Allemagne en 1871 jusqu’au début de la Première guerre mondiale en 1914. En spatialisant et en quantifiant les vignes d’Alsace, il devient possible de dresser un meilleur portrait de la production vitivinicole, mais également de comprendre pourquoi cette période n’en est point la plus glorieuse pour les vins d’Alsace. Outre le terroir, notre étude se penche essentiellement sur les paramètres variants durant la période à l’étude, comme le climat, les épidémies de parasites ou encore les changements dans le cadre légal, économique ou social.

Mots-clés : Alsace, histoire alimentaire, histoire agricole, viniculture, viticulture, production, vin, phylloxera, Allemagne, France, consommation

 

Table des matières
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    Introduction

    Même si l’on retrouve des variétés de vigne sauvage en Alsace, confirmé par des fouilles archéologiques qui mettent en évidence la présence de ces plantes depuis au moins 5000 ans, la viticulture, culture de la vigne, et la viniculture, production du vin, ne débutent réellement en Alsace qu’au début de l’ère chrétienne grâce à l’implantation de nouvelles variétés de vigne par les Romains[1]. Le vin produit est par ailleurs reconnu pour ses qualités gustatives tout au long du Moyen âge et de l’époque moderne[2]. Cette réputation s’est construite en particulier en raison de la richesse et de la diversité des terroirs alsaciens, conséquence directe de la géomorphologie et de la composition des sous-sols de la région. Si les terroirs ont un impact considérable sur la qualité des vignes qui en résultent, ils n’en sont pourtant pas le seul moteur[3]. Le cadre social y est également pour beaucoup. En effet, au XIXe siècle, les vitiviniculteurs alsaciens choisissent peu à peu la quantité au dépit de la qualité des vins produits[4]. Outre son incroyable géobiodiversité, l’Alsace est également au cœur de tensions importantes entre la France et l’Allemagne depuis plusieurs siècles. L’ancienne province devient officiellement française suite à la guerre de Trente Ans (1648), mais ne se considère réellement française qu’après la Révolution française, et ce, malgré l’utilisation d’un dialecte germanique[5]. Cette position géographique fut encore une fois source de conflit durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 suite à laquelle l’Alsace, à l’exception du Territoire de Belfort, redevient allemande (voir annexe 1). Ce bouleversement géopolitique a bien évidemment eu des impacts sur la culture de la vigne en Alsace. En plus de ce bouleversement géopolitique, qui modifie les réalités légales et économiques, l’Alsace est touchée par plusieurs bouleversements environnementaux. En effet, dès les années 1820 avec la pyrale ou avec le phylloxéra à partir des années 1860, les vignes de toute l’Europe sont ravagées par divers parasites[6]. Ces bouleversements sont la cause de transformations importantes dans la production vitivinicole en Alsace durant la période allemande. De ce fait, il est pertinent de se demander en quoi les crises environnementales et géopolitiques ont bouleversé la production vitivinicole sur le territoire alsacien entre l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne en 1871 et le début de la Première Guerre mondiale en 1914.

    L’étude de la production viticole et vinicole en Alsace concerne non seulement les historiens, mais aussi les géographes et les géologues. La revue de la littérature nous apprend que la production vitivinicole a été largement étudiée, plus souvent par des non-historiens. Parmi les publications importantes, on retrouve celle de Claude Sittler et Robert Marocke parus en 1981 dans lequel les deux géologues se penchent sur l’interrelation entre les terroirs alsaciens et les cépages qu’on y plante[7]. En ce qui concerne l’environnement physique, Dumas, Lebon et Morlat se sont intéressés à l’importance des « mésoclimats » comme paramètre favorisant la viticulture[8]. Ces études — et plusieurs autres — sont essentiellement orientées sur les réalités matérielles de la production plutôt que sur son évolution historique. Quant à l’étude de Bill Nesto sur les terroirs alsaciens, elle fait essentiellement ressortir les terroirs selon leur conception actuelle, et non pas dans une perspective historique. L’histoire de la vitiviniculture en Alsace est principalement marquée par la présence d’historien amateur, mais plus encore par des experts sommeliers ou œnologues qui s’improvisent historiens en vue de vulgariser la richesse des vins alsaciens. On trouve malgré tout certaines études historiennes, comme celle de Jean-Pierre Hirsch qui se penche sur la production et la consommation de vin et d’eau-de-vie en Alsace entre 1871 et 1914[9]. Malgré tout, le nombre de recherches sur le sujet est bien mince.

    Si la recherche de Jean-Pierre Hirsch éclaircit certains éléments de cette histoire viticole, son étude ne permet pas de bien comprendre les liens spatiaux des cadres environnementaux et géopolitiques. Pour notre part, nous pensons que la transformation vitivinicole en Alsace a été nettement influencée par l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, et ce, principalement en raison des modifications dans les politiques publiques qui modulent les possibilités de production et de falsification. Le poids des changements politiques, couplé avec l’environnement physique (maladies, climat, utilisation des sols…), a contribué à une perte de réputation des vins alsaciens. De même, il existe un lien éminemment spatial entre la modification des cadres environnementaux/géopolitiques et l’évolution de la production viticole.

    Pour étudier les conséquences des bouleversements environnementaux et géopolitiques sur la production vitivinicole, nous avons pensé construire un système d’information géographique historique (SIGH) et des bases de données relationnelles qui incluront à la fois des données sur l’environnement physique, mais aussi sur la trame événementielle touchant à la production des vignes et des vins de notre région historique. Ces ensembles de données, loin d’être accessoires, permettront d’analyser la spatialité et la « quantitativité » des changements, et ce, en vue d’apporter des nuances sur les disparités géographiques de ces bouleversements. Pour parvenir à un résultat pertinent, il a été nécessaire d’utiliser des données publiques contemporaines et des sources historiques de la période étudiée. Pour modéliser le cadre environnemental au plus près de la réalité, nous avons dû obtenir un accès « chercheur » sur la plateforme de données géospatiales de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Cet accès nous a permis d’obtenir la localisation des communes actuelles, un modèle numérique d’élévation de terrain, les données hydrographiques, les données géologiques, mais également un accès à des serveurs de tuiles cartographiques contenant les cartes de l’État-Major (1820-1866)[10]. Étant donné l’évolution du paysage, il a été nécessaire de reconstituer la localisation des communes à travers le temps. Pour y arriver, nous avons d’abord ressorti l’ensemble des actes officiels sur les changements de nom de communes, sur la fusion ou la séparation de celles-ci. Ces données nous permettent de reconstituer la situation géographique de l’Alsace en 1943[11]. Pour remonter plus loin, nous avons utilisé d’une part les données archivées du Projet Cassini, projet de démographie historique recouvrant la France actuelle, mais aussi les cartes de l’État-Major (1820-1866)[12]. En croisant ces données, nous avons été en mesure de reconstituer l’Alsace telle qu’elle a pu être entre 1871 et 1914. De plus, étant donné la nature floue des frontières à travers l’histoire, nous avons préféré générer des centroïdes (points) pour représenter les communes au lieu des traditionnelles entités polygonales. En ce qui concerne les autres données contemporaines utilisées dans le cadre du projet, il est nécessaire de mentionner que les données géologiques sont valables autant à notre époque qu’en 1871 en raison de la faible progression dans l’échelle géologique. De même, l’altitude et l’hydrographie demeurent essentiellement les mêmes, si ce n’est les aménagements fluviaux qui ont évolué avec le temps. Les données hydrographiques donneront une idée de la répartition des eaux, mais ne seront pas, étant donnée la marge d’erreur, utilisées telles quelles. Le cadre géographique et environnemental du modèle fut par la suite bonifié par l’ajout de données météorologiques, provenant essentiellement du Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar, puis de l’ajout de différentes couches géospatiales exprimant des réalités géographiques complexes[13]. Nous avons donc intégré les divisions des régions naturelles telles qu’inventoriées par Zégierman en 1999 et les unités de paysage inventoriées par le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie[14]. Ces ensembles géographiques permettent de catégoriser le territoire selon des compréhensions culturelles et environnementales de l’espace alsacien. 

    Une fois le cadre géographique modélisé (voir annexe 2), il est temps de se concentrer sur la vitiviniculture en tant que telle. Tout d’abord, pour avoir un portrait de la perception française des vignobles d’Alsace, nous avons extrait les références à ces vignobles à partir de la revue La vigne américaine, puis des ouvrages Les vignobles et les vins de France et de l’étranger, Vins et coteaux d’Alsace et Étude des vignobles de France[15]. De même, des données provenant de La vigne américaine, La vigne française, Revue d’Alsace et d’une carte allemande de 1906 sur les vignes et le phylloxera ont été utilisées pour géoréférencer les différentes crises, maladies et aléas ayant eu une influence sur la production viticole dans la région[16]. Pour étudier plus en profondeur l’évolution de la production, des rendements ou de la superficie dédiée à la viticulture, il a été nécessaire d’extraire des milliers de données provenant des 29 volumes accessibles en ligne de Statistische Mitteilungen über Elsass-Lotharingen, revue d’époque éditée par le Bureau de la Statistique du Second Reich[17]. Pour des raisons de temps, mais aussi de disponibilité des sources, l’essentiel des données concerne la période allant de 1871 à 1900. Par contre, même si l’emphase ne sera pas mise sur l’aspect quantitatif de la période 1900-1914, elle fera l’objet d’une analyse plus qualitative.

    Cette étude, majoritairement quantitative et spatiale, permettra également de s’interroger sur la notion de terroir. Cette dernière a grandement évolué à travers le temps, comme l’explicite Thomas Parker dans son ouvrage Tasting French Terroir où il réalise une histoire du concept, et ce, de Rabelais à nos jours[18]. Malgré tout, si la définition et la connotation du concept changent avec le temps, on s’entend généralement pour parler du terroir comme « the unique physiographic constitution of the plot of land where a given product was grown and produce »[19]. La notion de terroir, si elle est plus difficile à représenter spatialement, est en fait la somme de toutes les composantes de cadre environnementale, mais aussi le caractère spécifique que cette somme donne au vin. 

    Il aurait été possible d’ajouter un nombre plus important de données, mais l’inaccessibilité de certaines ressources en territoire québécois, mélangé avec le temps requis pour dépouiller les sources, et ce, même si l’on peut automatiser certains processus, a eu pour conséquence l’abandon de certaines sources primaires qui aurait pu éclairer plus encore les impacts des bouleversements environnementaux et sociaux sur la production de la vigne et du vin dans les départements du Rhin. De plus, l’exploration de plusieurs centaines de revues n’a été rendue possible que grâce à la numérisation des sources primaires et à la reconnaissance optique de caractère. Malgré un effort pour choisir des sources qui puissent s’appliquer à cette façon de faire de la recherche, il est possible que la technologie fasse défaut, et donc que certaines informations aient pu être écartées de l’analyse. 

    Pour bien répondre à la question, nous explorerons tout d’abord le contexte géographique de l’Alsace pour comprendre ce qui la distingue des autres territoires. Puis, dans cette même section, nous nous intéresserons aux divers bouleversements environnementaux qui touchent l’Alsace durant cette période. Dans la deuxième section, il sera question des bouleversements sociopolitiques qui découlent de l’annexion de l’Alsace en 1871. En conclusion, nous mettrons en évidence les conséquences factuelles de ce mélange de bouleversements environnementaux et sociopolitiques.

    Géographie et bouleversements environnementaux

    Avant d’aborder la question des bouleversements environnementaux, il est nécessaire de se pencher sur l’Alsace en tant qu’entité géographique. Comme énoncé précédemment, à partir de 1648, l’Alsace devient une province française, à quelques exceptions près, comme la république de Mulhaüsen (Mulhouse). Après la Révolution française, on entend redécouper la France de l’ancien régime, ce qui entraîne l’apparition de deux départements, le Bas-Rhin au Nord et le Haut-Rhin au Sud[20]. Après ce remaniement des frontières administratives, l’Alsace commence à se sentir de plus en plus française malgré la réminiscence d’une forte culture germanique. En 1798, Mulhaüsen est intégré au Haut-Rhin, menant l’Alsace à son apogée territorial. En effet, l’Alsace couvre alors le territoire actuel des deux départements précédemment nommés en plus du Territoire de Belfort au Sud-Ouest du Haut-Rhin[21]. Puis, en 1870-1871, la France se retrouve en guerre contre une coalition germanique dirigée par la Prusse, se terminant par une défaite de la France. À l’issue de la guerre, l’Alsace et la Moselle (Lorraine) sont annexées à l’État allemand nouvellement créé[22]. Cette annexion vise l’unification du grand peuple germanique, dont les Alsaciens, parlant un dialecte alémanique, font partie. Pour cette même raison, le Territoire de Belfort est rétroconcédé à la France dans les années qui suivent, car il est resté trop français[23]. C’est sur ce découpage du territoire par les Allemands que porte notre étude. 

    L’Alsace est donc un territoire de 8255 kilomètres carrés pris entre le nord-est de la France et le sud-ouest de l’Allemagne[24]. Outre ces frontières géopolitiques, la géomorphologie du territoire alsacien est en soi une frontière. En effet, l’Alsace est protégée à l’ouest par la chaîne de montagnes des Vosges et à l’est, d’une part par le Rhin qui la borde du sud au nord, mais aussi par la forêt noire (voir annexe 3)[25]. Ces frontières naturelles, en plus de réduire les influences extérieures, ont aussi pour effet de limiter les vents et les précipitations, permettant la culture d’une multitude de fruits à des latitudes relativement élevées. 

    Ce contexte géographique est entre autres favorable à la culture du raisin et à la production de vins d’excellentes qualités, principalement en contrebas des Vosges, sur les coteaux. La présente section nous permettra donc de nous pencher d’une part sur le climat, puis sur la localisation des vignobles pour finalement nous pencher sur les différentes maladies qui s’abattent sur les vignes durant cette période. Les éléments comme la géologie ne sont pas pris en compte ici, puisque l’ensemble des recherches montrent l’influence du sol dans la qualité du vin. Plus encore, la géologie n’évolue guère entre 1871 et 1914, ce qui indique qu’elle n’est pas responsable des changements dans la production vitivinicole. 

    Climat

    Comme l’énonçait Emmanuel Le Roy Ladurie, étant donné la nature fluctuante du climat en fonction du temps, il doit être perçu comme un objet d’histoire[26]. Cet objet d’histoire prend toute son importance lorsque l’on étudie le vin et la culture de la vigne. De plus est, Le Roy Ladurie, pionnier français de l’histoire du climat, s’est entre autres intéressé à ce lien entre le climat et la production vitivinicole[27]. Pour lui, la date de vendange est un exemple de proxie[28] permettant de savoir si le climat a été froid ou chaud, car il y aurait un indice de corrélation d’environ 0,6 entre la date de vendange et le climat moyen entre mars et septembre[29]. De même, un climat chaud aurait pour conséquence de devancer la date de vendange alors qu’un climat froid la retarderait généralement. Dans le cadre de notre étude, ce type de données ne nous étaient pas disponibles, mais cela donne tout de même une idée de la pertinence du climat dans notre étude. 

    Comme énoncé précédemment, les données climatiques utilisées dans le cadre de notre recherche proviennent de quelques revues et comprennent 716 lignes de données. Chaque ligne représente un mois ou une année et contient des données sur les moyennes minimale et maximale des températures, sur les précipitations et sur la pression (voir annexe 10). Les données proviennent des stations météorologiques de Beblenheim, Breitenbach, Colmar, Logelbach et Sainte-Marie-aux-Mines. La station de Beblenheim nous permet d’analyser le climat sur une plus longue période, car nous disposons des températures et des précipitations pour tous les mois allant du premier mois de l’an 1871 au dernier de l’an 1895. Pour approfondir le tout, nous avons extrait certains témoignages sur l’importance des récoltes que les auteurs eux-mêmes font corréler avec le mauvais climat de l’hiver précédent. 

    En ce qui concerne le climat à Beblenheim, nous avons entrepris de faire la moyenne des données entre mars et septembre pour toutes les années entre 1871 et 1895 (voir annexe 10). Si la corrélation mentionnée par Emmanuel Le Roy Ladurie est valable pour le contexte géographique alsacien, les résultats obtenus à la figure 1 devraient nous permettre d’établir les moins bonnes années. De cette façon, les productions de 1871, 1872 et 1873 devraient être les moins bonnes pour la production vitivinicole. Les années 1877, 1879, 1883, 1887 et 1891 pourraient également présenter des diminutions par rapport à la moyenne.

    Figure 1 Moyenne des températures à Beblenheim (1871-1895)

    Les témoignages provenant de la revue La vigne française font état de saisons désastreuses en 1871, 1879 et 1891[30]. Pour autant, ces mentions ne signifient pas qu’il y a effectivement une cause à effet entre le climat de mars à septembre et la productivité des vignes. Dans le cas de l’Alsace, l’hiver pourrait avoir un impact bien plus important sur la productivité des vignes que le climat entre mars et septembre ne peut l’avoir (voir annexe 10). En effet, contrairement à la majorité des régions viticoles, comme la Bourgogne donnée en exemple par Ladurie, l’Alsace est située à une latitude plus élevée et risque généralement des hivers plus rigoureux. Même si les cépages alsaciens sont plus adaptés au froid, celui-ci demeure malgré tout une cause importante de la mort des plants.

    Les précipitations pourraient elles aussi avoir un rôle à jouer sur la productivité des vignes. En 1890, La vigne française fit une rétrospective dans laquelle on y indique que l’année 1882 fut plus pluvieuse que les autres, et que, pour cette raison, il n’y avait pas eu de levure ellipsoïdale[31]. Comme les vignes d’Alsace comptent sur l’ombre pluviométrique[32] offerte par les Vosges, pour obtenir en moyenne 500 mm de pluie par année, on peut effectivement s’attendre à de mauvaises années de production en raison de la pluie[33]. Les données provenant de Beblenheim et de Colmar montrent qu’il y a effectivement eu des hausses de précipitations, dépassant même les 700 mm, en 1882, mais également en 1886, en 1888 et 1889 (voir annexe 10). Si 1886 n’est pas mentionné dans les sources consultées, l’année 1888 est bien mentionnée dans l’édition du 28 février 1889 comme une mauvaise année à peine bonne pour faire de verjus, mais définitivement très mauvaises pour le goût du vin[34]

    Le climat est une condition nécessaire à la production de raisin et de vin, l’étude de Dumas & al. le confirme d’ailleurs : « Les caractéristiques du climat jouent un rôle déterminant sur les potentialités qualitatives d’une zone viticole »[35]. Selon les observations, les disparités des températures à travers le temps auraient joué essentiellement sur la quantité de raisins produits, tandis que les précipitations joueraient essentiellement sur la qualité gustative des vins. 

    Localisation des vignobles

    L’étude de la vitiviniculture d’un point de vue spatiale passe évidemment par l’étude de la localisation des vignobles. De plus est, le climat, et donc le potentiel viticole, sont directement influencés par la localisation des vignobles[36]. L’évolution de la superficie viticole a été entre autres notée dans la revue Statistische Mitteilungen über Elsass-Lotharingen[37]Par contre, tous les volumes de ce « périodique » ne sont pas encore numérisés. De ce fait, nous ne disposons que des 29 premiers volumes, ce qui nous mène à l’année 1898. Pour combler partiellement ce manque, nous disposons également d’une carte allemande produite en 1905 qui suit d’une part l’évolution du phylloxera, insecte nuisible dont nous parlerons dans la prochaine sous-section, et d’une autre part qui consigne l’importance des superficies viticoles dans les différentes communes de la région historique. Étant donné la quantité phénoménale de données contenues, nous n’avons pu extraire les données complètes pour toutes les communes que pour les années 1873 et 1905, et ce, dans le but de les comparer. Par contre, nous avons tout de même extrait des données plus générales pour l’Alsace pour les années 1879, 1893 et 1895. 

    En 1873, le bureau des statistiques avait recensé 608 communes sur les 980 communes des deux départements où l’on cultivait la vigne[38]. Parmi celles-ci, il y avait 357 communes ayant au moins dix hectares de vignes. Puis, en 1905, ce nombre était passé à 335[39]. Le nombre de communes dont la superficie dépasse 200 hectares passe de 31 à 29, entre 100 et 200 hectares de 33 à 27, entre 25 et 100 hectares de 152 à 122 et celles entre 10 et 25 hectares de 140 à 128 (voir annexe 4). Pour expliquer la diminution du nombre de communes productrices, il faut se tourner vers la carte allemande. Cela permet de comprendre que les communes infectées par le phylloxera n’ont en fait pas été comptées, car il n’est pas possible de certifier l’importance de ces communes en ce qui concerne la superficie des vignes[40]. En supposant qu’elles ont toutes plus de 10 hectares, le nombre de communes viticultrices augmente donc à 364. Bref, pas de différence notable.

    Quant à la superficie des vignobles en Alsace, il faut s’appuyer sur deux types de données, soit les données de cadastre et celles prises sur le terrain. Selon les données de cadastre, la Basse Alsace (Bas-Rhin) dispose de 14 407,13 hectares de vignes alors que les relevés n’en révèlent que 13 252,31 hectares[41]. Cette différence s’explique par le fait que les relevés ne prennent en considération que les vignes qui sont exploitées à un moment T. Ceci-dit, nous reviendrons sur le cas de la superficie dans la troisième section. 

    En ce qui concerne la localisation, la majorité des vignes sont situées en contrebas, à l’est, sur les coteaux des Vosges. Les vignobles sont installés en moyenne à une altitude de 216 mètres pour ceux du Bas-Rhin et à 340 mètres pour ceux du Haut-Rhin[42]. Les vignobles se retrouvent un peu partout en Alsace, autant au nord à Wissembourg qu’au sud à Neuwiller. Par contre, les données de 1873, de 1905, mais aussi notre carte des mentions des vignobles nobles indique une concentration de vignobles nobles ou de grande superficie dans une région désignée comme le « Piémont viticole » dans l’Atlas des paysages d’Alsace ou encore dans la partie est des « Hautes-Vosges » selon la classification de Zégierman (voir annexe 6). En ce qui concerne ces vins nobles, le Haut-Rhin possède plus de 62 % des vignobles mentionnés dans les sources étudiées, soit 44 mentions sur un total de 71 (voir annexe 7). Malgré les 2000 hectares de plus dans les vignobles du Bas-Rhin, ce sont les vignes du Haut-Rhin qui représentent proportionnellement le plus grand territoire avec 3,18 % contre 2,78 % pour le Bas-Rhin.

    Maladies

    Un des changements importants au niveau du contexte environnemental, c’est l’apparition de plusieurs maladies de la vigne qui nuisent considérablement à la production vitivinicole. Dans les sources, on mentionne six problèmes majeurs affectant les vignes. On retrouve d’abord le froid et la pourriture, qui sont plutôt liés au climat, mais apparaissent aussi des insectes nuisibles comme le Mildiou, les Antitracnoses, l’Exostose et le Phylloxera[43]. Sur les 44 crises recenser dans nos sources, 34 concernent le Phylloxera. Selon l’historien Jean-Pierre Hirsch, les vignes d’Alsace auraient été touchées dès les années 1850 par l’oïdium, puis par le mildiou en 1878 et l’Antitracnoses par la suite[44]. Il indique également qu’il persistait des doutes pour le président du Reblauskommission (Commission sur le Phylloxera) sur la présence de l’insecte dans le grand jardin d’Alsace[45]

    Hirsch ne parle pas de l’exostose, et pour cause, il semble avoir été ponctuel, car il n’apparaît dans les témoignages qu’en 1882 dans deux communes, Brumath (Bas-Rhin) et Uffholtz (Haut-Rhin). En ce qui concerne le phylloxera, les nombreux témoignages laissent peu de doute sur l’émergence des premiers foyers en Alsace. En 1885, Oberlin fait le point dans le Bulletin de la Société Naturelle de Colmar et indique que ce parasite serait apparu en France dès 1863[46]. « L’épidémie » aurait débuté en raison de l’implantation de vignes d’origines américaines à haut rendement, mais contaminé par l’insecte. En 1868, le docteur Planchon de Montpellier aurait découvert la source du problème et commencé à développer de possibles traitements[47]. Le phylloxera atteint finalement l’Alsace en 1876, dans le vignoble de Auguste Napoléon Baumann à Bollwiller dans le Haut-Rhin. La maladie se développe lentement et on recense 25 cas (plusieurs par communes) dans toute l’Alsace-Lorraine en 1894[48]. Même si le phylloxera débute ses ravages en 1876 sur le territoire alsacien et que l’on cherche presque immédiatement des façons de l’enrayer, l’insecte explose en nombre à partir du début des années 1900, et ce, malgré les nombreuses tentatives pour trouver un produit efficace. En fait, 14 des 34 cas que nous avons recensés apparaissent dans les cinq premières années du XXe siècle. Il s’agit de 24 communes touchées par la maladie si l’on étend la période de 1895 à 1905. 

    Le géoréférencement de chacun des cas nous permet également de voir qu’aucune crise n’est survenue au-delà du 48.5e degré Nord, alors même que les vignobles s’étendent jusqu’à Wissembourg, situé quelque peu au-dessus du 49e degré de latitude Nord (voir annexe 8). Cette absence géographique de la maladie dans les plus hautes latitudes de l’Alsace indique la possible faible résistance dans les vignes les plus froides. En bref, on peut dire qu’un climat trop froid aurait pour conséquence de tuer le phylloxera, mais aussi possiblement la vigne, ce qui entraînerait des pertes de rendements. D’un autre côté, de fortes chaleurs permettraient à la vigne d’avoir un grand rendement, mais faciliteraient la prolifération du phylloxera. Les scientifiques de toute l’Europe ont donc dû chercher des solutions pour contrer cet insecte qui pouvait détruire tout un vignoble en quelques années. Des scientifiques alsaciens, comme le Professeur Christian Oberlin, proposèrent successivement de brûler les vignes malades, puis plus tard d’utiliser un engrais à base de plâtre[49]

    Bouleversements sociopolitiques

    La signature du traité de Versailles de 1871 officialise l’annexion de l’Alsace-Lorraine à la nouvelle AllemagneDu côté français, cette coupure est à la fois émotive et géographique, alors que du côté allemand, Bismarck se félicite de l’unification de l’Allemagne et de l’annexion de cette région qu’il perçoit comme le tampon défensif entre l’Allemagne et la France[50]. Pour les Alsaciens, cette « invasion » après plusieurs centaines d’années sous le contrôle de France est un coup dur. Ce mécontentement s’explique entre autres par les compositions linguistique et religieuse de la région. En effet, les deux départements sont composés en majorité par des catholiques, suivis par les protestants et les juifs. La prédominance catholique est en contraste avec une Allemagne qui se veut culturellement protestante. En effet, les Alsaciens catholiques représentent 70 % de la population du Bas-Rhin et 89 % de celle du Haut-Rhin en 1871[51].De plus est, s’il est vrai que la population parle généralement alsacien, un dialecte de l’Allemand, l’intelligentsia est quant à elle francophone et francophile[52]. Cela se perçoit plus facilement dans les publications scientifiques des sociétés savantes, qui, malgré l’annexion, continuent d’être publiées en français jusqu’au moins en 1895. L’annexion donne naissance à des mouvements autonomistes en Alsace, et donc à une volonté pour ce peuple de frontière de se gérer le plus possible. Durant les années 1870 et 1880, les Alsaciens de toute affiliation politique entreprennent un débat politique autour de la question allemande[53]. À partir des années 1890, on assiste à un revirement de la situation avec l’émergence d’une « Renaissance alsacienne », où le combat politique est plutôt remplacé par la valorisation de la culture alsacienne[54]. De cette façon, ils veulent principalement se distinguer des Allemands et ne pas leur être assimilés. Les revues savantes commencent peu à peu à devenir bilingues ou même unilingues Allemandes, alors que d’autres persistent dans leur affirmation de la nature française de l’Alsace[55].

    Bassin commercial et clientèle

    Pour les vignerons, cette annexion est surtout le signe d’un changement de paradigme économique. En effet, cette nouvelle Alsace allemande doit désormais commercer en fonction d’un nouvel ensemble de lois, de normes, mais aussi d’un nouveau bassin de consommateur.  Le bassin alsacien en lui-même change avec l’annexion en raison d’une baisse démographique causée d’une part les morts durant la guerre franco-prussienne et d’une autre par le départ d’une partie de l’élite et de la main d’œuvre vers la France[56]. Ces départs représenteraient à eux seuls un déficit de 130 000 personnes en 1871[57].

    Dans un premier temps, cette annexion présentait à première vue l’établissement d’un nouveau marché pour les producteurs. En effet, le Reichsland Elsass-Lothringen représentait près de 26 % des vignobles de l’Empire allemand et près de 40 % de la production vinicole[58]. De plus est, les terroirs alsaciens étaient propices à des rendements plus élevés que dans le reste de l’Allemagne. André Lucius mentionne entre autres des rendements de 31 hectolitres par hectare en Alsace contre seulement 17 hectolitres en Allemagne[59]. Avant 1870, le vin alsacien, plus acidulé que les autres vins de France, était consommé majoritairement par les Alsaciens eux-mêmes, car le marché français était saturé[60]. Le marché allemand quant à lui, offrait de nouvelles possibilités. La proportion occupée par l’Alsace dans la production totale laissait entrevoir de belles possibilités, et ce, même si au final les bilans démographiques de la France (36,1 millions d’habitants) et de l’Allemagne (41 millions) n’étaient pas significativement différents en 1871[61]. Par contre, l’Allemagne, en pleine explosion démographique, atteignit 68 millions en 1914, alors que la France ne réussit même pas à atteindre les 40 millions d’habitants[62]

    Malgré tout, cette vision d’un avenir prospère fut amenuisée avec le temps. Entre 1871 et 1890, l’Alsace trouvait facilement acheteur en Allemagne, mais les mauvaises récoltes, les préférences gustatives des Allemands et la hausse démographique obligèrent l’Empire à importer de plus en plus de vin en provenance d’Espagne, d’Italie ou même de Hongrie[63]. Peu à peu, les vins en provenance d’Allemagne, même s’ils étaient produits ailleurs, commencèrent à inonder le marché alsacien, nuisant encore plus à la production vinicole régionale[64]. Il y eut bien un avantage initial pour les producteurs à rejoindre l’Allemagne, mais cet avantage disparu progressivement à partir des années 1890 pour se faire critique après 1905, et ce, en grande partie en raison du manque de législation envers les vins falsifiés en Allemagne, contrairement à la France[65]. En additionnant le territoire viticole de l’Alsace et la Lorraine, on passe de 30 343 hectares en 1871 et 31 138 en 1902, pour n’atteindre que 26 836 hectares en 1913[66]. De même, une baisse quantitative importante de vignerons fut dénotée entre 1892 à 1913, où cette population passa de 92 482 à 74 732[67]. Autre phénomène important, le vin perd en popularité durant la période, et ce, au profit de la bière. En effet, entre 1872 et 1902, la consommation de bière double en Alsace pour atteindre environ 84 litres par an par individu[68]. Cette évolution de la consommation favorise l’industrialisation des brasseries, qui fusionnent, mais aussi l’invasion du marché alsacien par les bières allemandes. 

    Falsifications des vins

    À partir des années 1830, les vignerons alsaciens avaient pris pour habitude de planter des cépages de moins grandes qualités, mais qui offraient des rendements très élevés. On souhaitait vendre le plus de vin possible, même si cela eut pour conséquence de dévaloriser les vignobles alsaciens[69]. Les Français, rebuter par ces vins trop acides et de faibles qualités, diminuèrent peu à peu leur consommation des vins alsaciens, qui tombèrent rapidement en surproduction. Dans les années 1860, les vignerons alsaciens comprennent que pour réussir à s’en sortir, ils doivent recommencer à produire des vins de qualité, plus moelleux et fermenté plus longuement[70]. Malheureusement, cet effort tourne court avec l’annexion. Les négociants (acheteurs) allemands préfèrent acheter des vins acides qu’ils peuvent altérer, mouiller, mélanger ou sucrer afin d’obtenir un produit à faible coût[71]. Les vignerons continueront donc à planter des cépages à haut rendement, mais de très faible qualité, comme le sauerlamper ou le mohrendutte[72]. Les négociants achètent de grandes quantités à faible prix, puis la falsifient soit par chaptalisieren (ajouter du sucre), gallisieren (diluer avec de l’eau) et petiotisieren (ajouter de l’alcool de grain au marc)[73]. Pire encore, les Allemands fabriquent un vin sans raisin à partir d’un mélange de sucre, de jus de fruits variés, d’eau et de diverses épices. Le produit final goûte sensiblement la même chose que les autres vins, mais il est beaucoup plus compétitif[74]. En 1892, suite aux contestations des Alsaciens sur les falsifications du vin, il devient finalement interdit d’utiliser la glycérine, le sucre non raffiné, le goudron, le carbonate de potasse ou le sulfate de fer, pour ne nommer qu’eux, dans la fabrication des « vins »[75]. De même, le sucrage devient complètement interdit à partir de l’année 1905[76]. En 1909, le Reich impose des contrôles administratifs et en 1913, on commence à se questionner sur la direction à prendre pour les vins alsaciens[77]. En plus de nuire grandement à la production alsacienne, ces vins falsifiés amènent les Alsaciens à importer de plus en plus des vins en provenance d’Espagne, en dépit de la production locale[78]

    En 1914, alors que la Première Guerre mondiale est aux portes des Haut et Bas Rhin, les vignerons alsaciens se questionnent sur l’avenir de ces larges vignobles anciennement réputé pour la finesse des Rieslings ou des Gewurztraminers. L’annexion aura donc été durant les années 1871 à 1914, à la fois un signe d’espoir pour les vignerons, puis le moteur de la dévalorisation des vins d’Alsace. D’ailleurs, lorsque le vin d’Alsace était exporté, il n’était fait aucune mention de sa provenance, car ils étaient généralement employés pour réaliser des mélanges ou bien en vue de falsifier des vins d’outre-Rhin. Si l’Alsace rencontre plusieurs problèmes d’un point de vue environnemental, il n’en demeure pas moins que l’influence de la culture de la bière allemande, les pratiques de falsification du vin et le manque de restriction autour de la fabrication des vins ont eu des impacts très négatifs sur la réputation, la qualité et la quantité de vins produits. Hirsch, en 2011, mentionnait que l’ensemble de ces bouleversements sociaux occasionnés par cette appartenance à l’Allemagne avait découragé les producteurs alsaciens[79]

    Conséquence sur la vitiviniculture

    Suite à l’exploration des divers paramètres du cadre environnemental, mais également du cadre sociopolitique, il nous est possible de remettre en perspective l’influence respective de ces deux catégories de bouleversements dans les fluctuations de la production vitivinicole en Alsace entre 1871 et 1914. Tout d’abord, en ce qui concerne la superficie réservée à la viticulture, elle est définitivement moins élevée qu’en 1830, où l’on assistait à l’émergence d’une production de masse. Par contre, la tendance semble montrer qu’à partir de 1871, la superficie connaît une légère augmentation, passant de 24 371 hectares à 26 000 en 1904 (voir annexe 5). Cette augmentation est, selon notre analyse, une réaction des Alsaciens visant à produire le plus de vin possible, dans un contexte où l’Empire allemand cherche autant que possible la quantité par-dessus la qualité. Même si nous ne disposons pas des données après 1904 pour l’Alsace uniquement, on peut estimer que le passage de 31 138 à 26 836 hectares entre 1902 et 1913 en Alsace-Lorraine implique une diminution des cultures pour l’Alsace, et ce, à des niveaux probablement inférieurs à 1871. L’augmentation s’expliquerait par la volonté des vignerons de rester compétitif alors que les vins falsifiés pullulent en Alsace et dans le reste de l’Allemagne. Puis la baisse, quant à elle, s’expliquerait plutôt par un découragement occasionné entre autres par les nombreuses mauvaises années de récolte. Cette nécessité d’augmenter l’espace cultivable s’explique entre autres par la corrélation entre le rendement et le prix de vente du vin. Plus la production est élevée, plus les prix ont tendance à être bas et compétitifs (voir annexe 9). La relation entre le prix et le rendement correspond à un coefficient-corrélation de -0,97. Donc, il y a corrélation inverse entre les deux. Bref, la superficie est plus vraisemblablement une réponse au contexte politico-économique en place à un moment précis. 

    Par contre, il n’y a pas de lien entre la production, le rendement et la superficie cultivée. En fait, les vignobles du Haut-Rhin ont toujours un rendement plus élevé et une production plus élevée, alors même que la superficie viticole est inférieure à celle du Bas-Rhin. Il faut plutôt se tourner vers le climat et les maladies de la vigne pour comprendre les fluctuations du rendement et de la production. Par l’utilisation d’un système d’information géographique, nous avons montré qu’il existe effectivement un contexte géographique propice dans certaines régions spécifiques de l’Alsace. La géologie de l’Alsace offre un territoire de production unique, car la multiplicité des terroirs, conséquence directe de la formation géologique de la vallée du Rhin, et la géomorphologie avantageuse de la région (voir annexe 3) offrent de nombreuses possibilités aux producteurs[80].  Le climat n’en demeure pas moins le facteur le plus important. Même si les affirmations de Emmanuel Le Roy Ladurie sur la corrélation entre la productivité et la moyenne des températures sont probables, elle est à mettre de côté dans le cas notre étude, puisque nos expérimentations n’ont pas donné de résultats convaincants. Cette corrélation peut exister tout de même, mais il ne semble pas y avoir de cause à effet entre la moyenne de mars et septembre et la production en hectolitre, du moins, aux vues de nos propres expérimentations. Il semblerait que la dureté des hivers et la quantité de précipitations y soient pour une plus grande part dans la production de raisin et de vins de bonne qualité. Le froid aurait pour conséquence de tuer les plants ou de retarder les vendanges. Quant aux précipitations, en trop grand nombre elle empêcherait la bonne fermentation et rendrait les vins moins acides, ce qui, dans le contexte allemand, était une mauvaise nouvelle.

    Bref, la période du Reichsland Elsass-Lothringen est une période explosive pour la production vitivinicole. Les changements géopolitiques apportés par la guerre franco-prussienne ont entraîné de nombreuses conséquences politiques qui au début ont pu sembler positives pour les vignerons, mais qui ont paradoxalement avec le temps failli détruire l’industrie du vin en Alsace. Il serait pertinent de comparer la production de cette période avec une période antérieure, et ce, en vue de voir si l’aspect environnemental fut particulièrement catastrophique, comme le suggèrent la plupart des témoignages d’époque. Dans tous les cas, le désir allemand d’obtenir de plus grande quantité de vin, alors même que cet Empire noyait le marché alsacien de ses vins falsifiés et que le climat, puis les pucerons ravageurs détruisaient peu à peu le grand jardin d’Alsace, est la cause probable du découragement des vignerons avant la Première Guerre mondiale. Le retour à la France en 1919 marque un changement et un nouvel espoir, qu’ils espèrent ne pas voir démolir comme l’espoir qu’ils avaient pu avoir en 1871. Le vignoble alsacien est un impératif géographique qui ne peut exister efficacement que dans un contexte sociopolitique le permettant.

    Il n’est pas possible avec les données dont nous disposons de suivre année par année les différents paramètres et leur conséquence sur la production de vin. L’accès aux fonds d’archives conservés en France permettrait de pousser plus loin cette recherche pour comprendre le lien unique qui lie cette boisson millénaire, l’environnement naturel et les sociétés humaines.

    Annexe 1 : Situation géographique de l’Alsace

    Annexe 2 : Présentation du SIG

    Annexe 3 : Strates géologiques du vignoble alsacien[81]

    Annexe 4 : Localisation et superficie des vignobles de plus de 10 hectares en 1905

    Annexe 5 : Évolution de la superficie viticole (en hectares)

    AnnéeSuperficie Bas-RhinSuperficie Haut-RhinSuperficie totale
    187313 252,3111 119,2624 371,57
    187913 085,1311 289,3124 374,44
    189124 848
    189313 836,2510 999,0124 835,26
    190426 000
    191322 000 (estimé)

    Annexe 6 :  Localisation des terres viticoles nobles ou immenses

    Annexe 7 : Vignobles de renom par département

    Annexe 8 : Carte de densité des cas de Phylloxera (1876-1905)

    Annexe 9 : Prix et rendement du vin entre 1874 et 1878

    AnnéeRendement HL/HAPrixProduction Bas-RhinProduction Haut-RhinProduction totale
    18745324665 566746 5101 412 076
    18758116875 233803 1671 678 400
    18763628,8413 758379 106792 864
    18774927,2519 046403 826922 872
    18783732364 936457 464822 400

    Corrélation : -0,97

    Annexe 10 : Données recueillies sur le climat en Alsace (1870-1895)

    Climat_Alsace
    IDStationAnnéeMoisT_minT_maxPluiePressionSourceDate_source
    1LOGELBACH18701-1,63,30,0280,744 82BSNC1871
    2LOGELBACH18702-51,60,0350,741 21BSNC1871
    3LOGELBACH18703-0,88,10,0230,742 89BSNC1871
    5LOGELBACH18704515,60,0050,747 38BSNC1871
    6LOGELBACH1870510,2210,0150,745 3BSNC1871
    7LOGELBACH1870610,223,70,0080,745 58BSNC1871
    8LOGELBACH1870717280,038 50,744 43BSNC1871
    9LOGELBACH1870813,621,40,042 50,741 4BSNC1871
    10LOGELBACH187099,419,10,032 50,747 15BSNC1871
    11LOGELBACH187010715,30,0410,740 57BSNC1871
    12LOGELBACH1870112,47,70,040,740 31BSNC1871
    13LOGELBACH187012-6,8-10,0280,741 8BSNC1871
    14LOGELBACH18711-7,2-0,50,0250,740 16BSNC1871
    15LOGELBACH18712-0,37,10,0150,746 8BSNC1871
    16LOGELBACH187131,812,20,016 50,746 05BSNC1871
    17LOGELBACH187146,115,20,0560,741 58BSNC1871
    18LOGELBACH187157,715,20,0250,743 79BSNC1871
    19LOGELBACH1871610,818,60,070,741 38BSNC1871
    20LOGELBACH1871715,224,20,0690,743 59BSNC1871
    21LOGELBACH1871814,3240,0410,745 95BSNC1871
    22LOGELBACH1871912,522,50,0260,742 58BSNC1871
    24LOGELBACH1871103,411,70,0340,744 5BSNC1871
    25LOGELBACH187111-1,23,70,0340,741 78BSNC1871
    26LOGELBACH187112-8,4-1,30,004 50,742 72BSNC1871
    27LOGELBACH1870135,0513,80,336 50,743 57BSNC1871
    28LOGELBACH1871134,5512,90,4030,743 78BSNC1871
    29LOGELBACH18721-0,65,10,0250,741BSNC1874
    30LOGELBACH18722-0,870,0160,744BSNC1874
    31LOGELBACH187233120,0260,741BSNC1874
    32LOGELBACH187245,615,80,0280,742BSNC1874
    33LOGELBACH187259,317,50.1790.742BSNC1874
    34LOGELBACH187261321,20.0370.743BSNC1874
    35LOGELBACH1872715,825,30.1210.744BSNC1874
    36LOGELBACH1872813,721,70.0540.743BSNC1874
    37LOGELBACH1872911,420,60.0290.743BSNC1874
    38LOGELBACH1872107,213,60.1250.74BSNC1874
    39LOGELBACH1872115,2110.0450.741BSNC1874
    40LOGELBACH1872121,56,40.0320.738BSNC1874
    41LOGELBACH1872137140.7170.742BSNC1874
    42LOGELBACH187310,160.0280.742BSNC1874
    43LOGELBACH18732-1,34,70.0230.744BSNC1874
    44LOGELBACH187333,411,40.050.74BSNC1874
    45LOGELBACH187345,113,20.1340.74BSNC1874
    46LOGELBACH18735816,60.050.744BSNC1874
    47LOGELBACH187361322,50.0530.744BSNC1874
    48LOGELBACH1873716260.0980.745BSNC1874
    49LOGELBACH1873815,525,40.0330.746BSNC1874
    50LOGELBACH187397190.0360.745BSNC1874
    51LOGELBACH187310714,70.0360.743BSNC1874
    52LOGELBACH18731128,70.0270.743BSNC1874
    53LOGELBACH187312-24,50.0040.752BSNC1874
    54LOGELBACH1873136,1514,40.5720.744BSNC1874
    55SAINTE-MARIE-AUX-MINES187212-6,813,60,153 40,723 92BSNC1874
    56SAINTE-MARIE-AUX-MINES18731-7,411,80,113 40,728 11BSNC1874
    57SAINTE-MARIE-AUX-MINES18732-99,40,147 30,729 5BSNC1874
    58SAINTE-MARIE-AUX-MINES18733-2,218,30,102 10,726 01BSNC1874
    59SAINTE-MARIE-AUX-MINES18734-222,80,223 60,726 1BSNC1874
    60SAINTE-MARIE-AUX-MINES187354,820,60,118 10,728 62BSNC1874
    61SAINTE-MARIE-AUX-MINES18736528,70,104 40,729 79BSNC1874
    62SAINTE-MARIE-AUX-MINES1873711,432,10,095 70,731 17BSNC1874
    63SAINTE-MARIE-AUX-MINES1873812,432,20.0630,731 24BSNC1874
    64SAINTE-MARIE-AUX-MINES187394,427,20,092 50,730 78BSNC1874
    65SAINTE-MARIE-AUX-MINES1873100,824,40.0690,728 36BSNC1874
    66SAINTE-MARIE-AUX-MINES187311-5,612,60,090 90,727 84BSNC1874
    67SAINTE-MARIE-AUX-MINES187312-9,27,80,049 70,736 67BSNC1874
    69SAINTE-MARIE-AUX-MINES1873131.168BSNC1874
    70LOGELBACH18741-1,25,10.0130.749BSNC1876
    71LOGELBACH18742-2,55,50.0120.747BSNC1876
    72LOGELBACH187431,110,50.0150.749BSNC1876
    73LOGELBACH187447,117,40.0220.742BSNC1876
    74LOGELBACH187456,716,10.0530.742BSNC1876
    75LOGELBACH1874612,723,20.050.746BSNC1876
    76LOGELBACH1874717,427,50.0690.744BSNC1876
    77LOGELBACH1874812,822,50.0270.744BSNC1876
    78LOGELBACH1874912,522,60.0360.745BSNC1876
    79LOGELBACH187410716,20.010.744BSNC1876
    80LOGELBACH187411-0,14,90.0320.744BSNC1876
    81LOGELBACH187412-1,51,90.0510.742BSNC1876
    82LOGELBACH187413614,50.390.745BSNC1876
    83LOGELBACH187510,86,30.0560.746BSNC1876
    84LOGELBACH18752-4,51,10.0050.743BSNC1876
    85LOGELBACH1875307,80.0070.745BSNC1876
    86LOGELBACH187544,615,80.0150.744BSNC1876
    87LOGELBACH1875510,8220.0390.745BSNC1876
    88LOGELBACH187561424,10.0620.743BSNC1876
    89LOGELBACH1875714,522,50.2340.742BSNC1876
    90LOGELBACH1875815,725,50.040.745BSNC1876
    91LOGELBACH1875912,1210.0490.746BSNC1876
    92LOGELBACH187510612,20.0510.74BSNC1876
    93LOGELBACH1875112,88,30.0710.74BSNC1876
    94LOGELBACH187512-31,30.0070.747BSNC1876
    95LOGELBACH1875136,2140.6360.744BSNC1876
    96LOGELBACH18761-5,7-0,30.0110.75BSNC1876
    97LOGELBACH187620,36,50.0410.742BSNC1876
    98LOGELBACH187633,14,90.070.738BSNC1876
    99LOGELBACH18764615,60.0210.74BSNC1876
    100LOGELBACH187656,316,40.0210.744BSNC1876
    101LOGELBACH1876613,222,70.0250.743BSNC1876
    102LOGELBACH1876716,1260.0090.746BSNC1876
    103LOGELBACH187681625,40.0740.744BSNC1876
    104LOGELBACH187691018,10.0450.742BSNC1876
    105LOGELBACH1876105,5160.0030.743BSNC1876
    106LOGELBACH1876111,57,10.0410.745BSNC1876
    107LOGELBACH1876122,680.0410.736BSNC1876
    108LOGELBACH1876136,213,90.5020.743BSNC1876
    109COLMAR187510,66,70.0510.747BSNC1876
    110COLMAR18752-2,81,80.0050.743BSNC1876
    111COLMAR187531,98,70.0080.745BSNC1876
    112COLMAR187544,117,20.0140.743BSNC1876
    113COLMAR1875510,923,20.0370.745BSNC1876
    114COLMAR187561525,90.0620.743BSNC1876
    115COLMAR1875714,424,80.190.742BSNC1876
    116COLMAR1875816,127,90.0390.745BSNC1876
    117COLMAR1875912,422,70.0490.746BSNC1876
    118COLMAR1875106,1130.0520.74BSNC1876
    119COLMAR1875112,78,20.0630.73BSNC1876
    120COLMAR187512-3,31,10.0070.747BSNC1876
    121COLMAR1875136,515,10.5770.743BSNC1876
    122COLMAR18761-4,6-0,40.0040.749BSNC1876
    123COLMAR18762-0,840.0370.741BSNC1876
    124COLMAR187633,110,60.0720.736BSNC1876
    125COLMAR187646,216,60.0240.741BSNC1876
    126COLMAR187656,717,60.0230.743BSNC1876
    127COLMAR1876613,625,10.1320.741BSNC1876
    128COLMAR1876715,928,60.0250.743BSNC1876
    129COLMAR1876815,927,70.0620.743BSNC1876
    130COLMAR1876910,319,20.070.741BSNC1876
    131COLMAR1876108,916,60.0060.743BSNC1876
    132COLMAR1876111,37,20.0480.742BSNC1876
    133COLMAR1876122,78,10.0440.737BSNC1876
    134COLMAR1876136,615,10.5470.741BSNC1876
    135LOGELBACH187711,57,20.0120.747BSNC1878
    136LOGELBACH187722,58,10.0440.745BSNC1878
    137LOGELBACH187731,17,60.0840.74BSNC1878
    138LOGELBACH187745,414,60.0380.738BSNC1878
    139LOGELBACH187758,117,20.0540.743BSNC1878
    140LOGELBACH1877615,325,40.0570.748BSNC1878
    141LOGELBACH1877714,823,50.0470.746BSNC1878
    142LOGELBACH1877815,324,40.0160.745BSNC1878
    143LOGELBACH187798,817,20.0340.746BSNC1878
    144LOGELBACH1877104,613,50.0120.748BSNC1878
    145LOGELBACH1877114,810,80.0340.742BSNC1878
    146LOGELBACH18771204,60.0380.747BSNC1878
    147LOGELBACH1877136,814,50.470.745BSNC1878
    148BREITENBACH187710.058BSNC1878
    149BREITENBACH187720.148BSNC1878
    150BREITENBACH187730.12BSNC1878
    151BREITENBACH187740.05BSNC1878
    152BREITENBACH187750.106BSNC1878
    153BREITENBACH187760.074BSNC1878
    154BREITENBACH187770.08BSNC1878
    155BREITENBACH187780.04BSNC1878
    156BREITENBACH187790.045BSNC1878
    157BREITENBACH1877100.04BSNC1878
    158BREITENBACH1877110.112BSNC1878
    159BREITENBACH1877120.072BSNC1878
    160BREITENBACH1877130.946BSNC1878
    161COLMAR187710.021BSNC1878
    162COLMAR187720.042BSNC1878
    163COLMAR187730.077BSNC1878
    164COLMAR187740.037BSNC1878
    165COLMAR187750.06BSNC1878
    166COLMAR187760.055BSNC1878
    167COLMAR187770.072BSNC1878
    168COLMAR187780.021BSNC1878
    169COLMAR187790.041BSNC1878
    170COLMAR1877100.011BSNC1878
    171COLMAR1877110.036BSNC1878
    173COLMAR1877120.034BSNC1878
    174COLMAR1877130.497BSNC1878
    175COLMAR18781-2,82,50.0180.745BSNC1880
    176COLMAR18782-0,36,80.0170.751BSNC1880
    177COLMAR187832,410,80.020.743BSNC1880
    178COLMAR187846,116,10.0890.74BSNC1880
    179COLMAR1878511,622,90.0540.744BSNC1880
    180COLMAR1878614,425,20.0430.748BSNC1880
    181COLMAR1878715,125,70.090.749BSNC1880
    182COLMAR1878815,225,80.0620.745BSNC1880
    183COLMAR1878912,122,30.0260.749BSNC1880
    184COLMAR1878108,515,40.0540.748BSNC1880
    185COLMAR1878111,16,90.0170.741BSNC1880
    186COLMAR187812-4,120.0240.741BSNC1880
    187COLMAR1878137,115,20.5140.745BSNC1880
    188COLMAR18791-22,50.0240.746BSNC1880
    189COLMAR18792170.0640.737BSNC1880
    190COLMAR1879319,60.0090.746BSNC1880
    191COLMAR187944,313,90.0480.738BSNC1880
    192COLMAR187956,316,70.090.745BSNC1880
    193COLMAR1879613,825,20.0680.747BSNC1880
    194COLMAR1879713,823,50.0730.746BSNC1880
    195COLMAR1879816,7270.0390.747BSNC1880
    196COLMAR1879912,821,80.0810.748BSNC1880
    197COLMAR1879105,812,40.020.748BSNC1880
    198COLMAR18791104,90.0360.748BSNC1880
    199COLMAR187912-12,460.0260.754BSNC1880
    200COLMAR1879135,113,30.5780.746BSNC1880
    201LOGELBACH18781-2,32,60.0220.749BSNC1880
    202LOGELBACH18782-0,46,10.20.753BSNC1880
    203LOGELBACH187832,28,30.0180.746BSNC1880
    204LOGELBACH187846,114,90.0760.743BSNC1880
    205LOGELBACH1878510,819,10.0610.743BSNC1880
    206LOGELBACH1878612,821,10.0530.745BSNC1880
    207LOGELBACH1878714,822,20.0750.746BSNC1880
    208LOGELBACH1878814,223,20.0590.743BSNC1880
    209LOGELBACH1878911,419,80.020.747BSNC1880
    210LOGELBACH1878107,414,10.060.744BSNC1880
    211LOGELBACH1878111,46,50.0220.74BSNC1880
    212LOGELBACH187812-410.0220.741BSNC1880
    213LOGELBACH1878136,213,20.5080.745BSNC1880
    214BREITENBACH187810.04BSNC1880
    215BREITENBACH187820.024BSNC1880
    216BREITENBACH187830.054BSNC1880
    217BREITENBACH187840.078BSNC1880
    218BREITENBACH187850.08BSNC1880
    219BREITENBACH187860.064BSNC1880
    220BREITENBACH187870.038BSNC1880
    221BREITENBACH187880.094BSNC1880
    222BREITENBACH187890.012BSNC1880
    223BREITENBACH1878100.104BSNC1880
    224BREITENBACH1878110.044BSNC1880
    225BREITENBACH1878120.068BSNC1880
    226BREITENBACH1878130.7BSNC1880
    227LOGELBACH18791-2,11,50.0370.745BSNC1880
    228LOGELBACH18792-0,85,70.0750.736BSNC1880
    229LOGELBACH187931,390.0070.746BSNC1880
    230LOGELBACH187944,512,60.0430.738BSNC1880
    231LOGELBACH18795715,60.0790.745BSNC1880
    232LOGELBACH1879613,222,50.0950.745BSNC1880
    233LOGELBACH187971321,50.0710.745BSNC1880
    234LOGELBACH1879816,126,20.0360.745BSNC1880
    235LOGELBACH1879912,119,80.1330.747BSNC1880
    236LOGELBACH1879105,511,70.0360.748BSNC1880
    237LOGELBACH18791104,40.0320.748BSNC1880
    238LOGELBACH187912-14,6-8,60.0220.754BSNC1880
    239LOGELBACH1879134,611,80.6680.745BSNC1880
    240BREITENBACH187910.082BSNC1880
    241BREITENBACH187920.106BSNC1880
    242BREITENBACH187930.028BSNC1880
    243BREITENBACH187940.046BSNC1880
    244BREITENBACH187950.076BSNC1880
    245BREITENBACH187960.096BSNC1880
    246BREITENBACH187970.16BSNC1880
    247BREITENBACH187980.074BSNC1880
    248BREITENBACH187990.064BSNC1880
    249BREITENBACH1879100.064BSNC1880
    250BREITENBACH1879110.048BSNC1880
    251BREITENBACH1879120.064BSNC1880
    252BREITENBACH1879130.908BSNC1880
    253COLMAR18801-6,5-0,70.0090.755BSNC1882
    254COLMAR18802-1,170.0190.754BSNC1882
    255COLMAR188032,713,90.0140.749BSNC1882
    256COLMAR188046,916,10.0660.742BSNC1882
    257COLMAR188051120,40.0310.745BSNC1882
    258COLMAR1880612,823,30.0960.745BSNC1882
    259COLMAR1880716,428,60.0480.747BSNC1882
    260COLMAR1880815,125,50.0650.745BSNC1882
    261COLMAR1880912,722,70.0310.747BSNC1882
    262COLMAR1880106,914,40.1880.744BSNC1882
    263COLMAR1880112,67,80.0190.744BSNC1882
    264COLMAR1880123,88,50.0370.752BSNC1882
    265COLMAR1880138,215,80.6230.747BSNC1882
    266COLMAR18811-5,600.0250.742BSNC1882
    267COLMAR188120,56,20.0290.743BSNC1882
    268COLMAR188132,712,20.0150.744BSNC1882
    270COLMAR18814514,70.0570.742BSNC1882
    271COLMAR188158,620,50.0480.746BSNC1882
    272COLMAR1881613,3260.0340.744BSNC1882
    273COLMAR1881716,731,30.0480.747BSNC1882
    274COLMAR1881815,126,20.090.745BSNC1882
    275COLMAR1881910,518,80.0790.745BSNC1882
    276COLMAR1881106,510,10.0470.743BSNC1882
    277COLMAR1881113,311,30.010.749BSNC1882
    278COLMAR188112-130.0160.748BSNC1882
    279COLMAR1881137,3150.540.744BSNC1882
    281LOGELBACH18811-6,70,930.0640,740 8BSNC1882
    282LOGELBACH18812-0,017,20,042 40,743 1BSNC1882
    283LOGELBACH18813213,40,019 20,743 8BSNC1882
    284LOGELBACH188144,614,80,061 90,742 6BSNC1882
    285LOGELBACH188157,319,40,036 90,747 1BSNC1882
    286LOGELBACH188161124,40,069 50,746 4BSNC1882
    287LOGELBACH1881714,529,70,037 90.749BSNC1882
    288LOGELBACH1881812,625,70,068 80,744 8BSNC1882
    289LOGELBACH188198,723,50,065 80,744 8BSNC1882
    290LOGELBACH1881102,23140,053 30,746 7BSNC1882
    291LOGELBACH1881112,213,70,015 30,749 3BSNC1882
    292LOGELBACH188112-2,13,60,037 60,750 2BSNC1882
    293LOGELBACH1881134,715,90,572 60,745 7BSNC1882
    294LOGELBACH18801-7,90,070.0340,752 5BSNC1882
    295LOGELBACH18802-1,480.0240.745BSNC1882
    296LOGELBACH188031,516,50,014 90.749BSNC1882
    297LOGELBACH188045,516,10,061 70,741 7BSNC1882
    298LOGELBACH188057,219,90,027 10,744 1BSNC1882
    299LOGELBACH1880611,222,70,088 70.744BSNC1882
    300LOGELBACH1880713,926,70,060 40.746BSNC1882
    301LOGELBACH1880813,224,10.7690,744 5BSNC1882
    302LOGELBACH1880910,922,80,022 70,749 9BSNC1882
    303LOGELBACH1880105,614,40,169 90,741 4BSNC1882
    304LOGELBACH1880111,89,10,035 40,746 4BSNC1882
    305LOGELBACH1880122,7100.0540.747BSNC1882
    306LOGELBACH1880135,4515,80,669 70.746BSNC1882
    307COLMAR18821-2,31,90.0040.756BSNC1885
    308COLMAR18822-1,65,40.0050.754BSNC1885
    309COLMAR188233,113,70.0130.747BSNC1885
    310COLMAR18824516,90.0290.742BSNC1885
    311COLMAR188259,622,20.0560.746BSNC1885
    312COLMAR188261324,30.0680.745BSNC1885
    313COLMAR1882713,824,80.180.745BSNC1885
    314COLMAR1882813,724,30.0190.742BSNC1885
    315COLMAR1882910,618,80.130.742BSNC1885
    316COLMAR1882107,814,40.0650.745BSNC1885
    317COLMAR1882114,29,40.0820.741BSNC1885
    318COLMAR1882120,74,70.0390.74BSNC1885
    319COLMAR1882136,515,90.690.745BSNC1885
    320COLMAR18831-0,93,40.0020.746BSNC1885
    321COLMAR18832180.020.75BSNC1885
    322COLMAR188331,76,60.0120.741BSNC1885
    323COLMAR188344,515,60.0060.744BSNC1885
    324COLMAR1883510,222,40.0390.743BSNC1885
    325COLMAR1883613,425,60.10.743BSNC1885
    326COLMAR1883714,725,80.0540.745BSNC1885
    327COLMAR1883813,626,30.0150.747BSNC1885
    328COLMAR1883911,520,80.0390.744BSNC1885
    329COLMAR1883106,313,60.0220.745BSNC1885
    330COLMAR1883113,48,50.0320.745BSNC1885
    331COLMAR18831203,80.0230.748BSNC1885
    332COLMAR1883136,6150.3820.733BSNC1885
    333COLMAR188411,35,70.0230.751BSNC1885
    334COLMAR188421,17,90.0250.746BSNC1885
    335COLMAR188432,812,70.0060.745BSNC1885
    336COLMAR188444,314,80.030.739BSNC1885
    337COLMAR1884510,922,40.0380.746BSNC1885
    338COLMAR1884611,622,70.0330.744BSNC1885
    339COLMAR1884715,529,70.0240.746BSNC1885
    340COLMAR1884815,127,50.0280.746BSNC1885
    341COLMAR1884911,822,60.0120.747BSNC1885
    342COLMAR1884106,213,60.0220.746BSNC1885
    343COLMAR1884110,96,70.0050.748BSNC1885
    344COLMAR18841204,60.0450.745BSNC1885
    345COLMAR1884136,815,90.2910.746BSNC1885
    346COLMAR18851-5,40,70.0060.744BSNC1888
    347COLMAR188521,790.0360.743BSNC1888
    348COLMAR188531,78,90.0620.744BSNC1888
    349COLMAR188546,417,80.0180.738BSNC1888
    350COLMAR188557,4180.0730.742BSNC1888
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    353COLMAR1885812,825,50.0640.744BSNC1888
    354COLMAR1885910,920,20.0630.744BSNC1888
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    357COLMAR188512-1,63,20.0460.75BSNC1888
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    359COLMAR18861-2,72,80.0430.74BSNC1888
    360COLMAR18862-32,10.0170.746BSNC1888
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    362COLMAR188647,318,30.0170.743BSNC1888
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    368COLMAR1886108,215,10.0620.744BSNC1888
    369COLMAR1886113,780.0630.745BSNC1888
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    371COLMAR1886136,714,70.6180.743BSNC1888
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    373COLMAR18872-2,73,60.0010.751BSNC1888
    374COLMAR18873-0,46,50.0220.744BSNC1888
    375COLMAR188744,716,30.0120.743BNSC1888
    376COLMAR188758,217,70.0990.743BSNC1888
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    382COLMAR1887110,67,10.0480.739BSNC1888
    383COLMAR188712-230.0420.741BSNC1888
    384COLMAR188713513,30.4580.743BSNC1888
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    495BEBLENHEIM187944,813,5BSNC1895
    496BEBLENHEIM187957,216,8BSNC1895
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    498BEBLENHEIM1879713,722,7BSNC1895
    499BEBLENHEIM1879816,425,3BSNC1895
    500BEBLENHEIM1879912,821,1BSNC1895
    501BEBLENHEIM1879106,312,5BSNC1895
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    504BEBLENHEIM1879135,613BSNC1895
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    512BEBLENHEIM1880814,523,9BSNC1895
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    562BEBLENHEIM1884611,921,30.0278BSNC1895
    563BEBLENHEIM1884716,427,30.0306BSNC1895
    564BEBLENHEIM1884815,125,80.0541BSNC1895
    565BEBLENHEIM1884911,421,90.0151BSNC1895
    566BEBLENHEIM1884106,213,50.0173BSNC1895
    567BEBLENHEIM1884111,27,40.0089BSNC1895
    568BEBLENHEIM18841205,60.0754BSNC1895
    569BEBLENHEIM1884136,915,50.3802BSNC1895
    570BEBLENHEIM18851-5,520.0075BSNC1895
    571BEBLENHEIM188521,79,90.0416BSNC1895
    572BEBLENHEIM188532,5100.0773BSNC1895
    573BEBLENHEIM188546,417,20.0165BSNC1895
    574BEBLENHEIM188557,5170.0716BSNC1895
    575BEBLENHEIM1885614,826,40.0402BSNC1895
    576BEBLENHEIM1885715,925,60.0934BSNC1895
    577BEBLENHEIM188581323,70.0556BSNC1895
    578BEBLENHEIM1885910,519,40.0845BSNC1895
    579BEBLENHEIM1885105,412,50.0701BSNC1895
    580BEBLENHEIM1885112,97,70.0242BSNC1895
    581BEBLENHEIM188512-1,44,20.054BSNC1895
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    583BEBLENHEIM18861-2,23,40.0556BSNC1895
    584BEBLENHEIM18862-2,83,20.0202BSNC1895
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    596BEBLENHEIM18871-4,71,60.0058BSNC1895
    597BEBLENHEIM18872-34,90.0019BSNC1895
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    604BEBLENHEIM188799,619,50.0426BSNC1895
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    610BEBLENHEIM18882-2,53,70.0246BSNC1895
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    615BEBLENHEIM1888713,322,20.0888BSNC1895
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    618BEBLENHEIM1888103,712,70.0512BSNC1895
    619BEBLENHEIM1888113,39,20.0448BSNC1895
    620BEBLENHEIM188812-3,13,30.0043BSNC1895
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    624BEBLENHEIM18893-0,17,30.0266BSNC1895
    625BEBLENHEIM188944,614,20.0243BSNC1895
    626BEBLENHEIM1889511,122,30.0563BSNC1895
    627BEBLENHEIM1889616,225,70.2053BSNC1895
    628BEBLENHEIM1889714,524,50.0586BSNC1895
    629BEBLENHEIM1889813,823,90.0243BSNC1895
    630BEBLENHEIM188999,819,30.0671BSNC1895
    631BEBLENHEIM1889106,113,60.1192BSNC1895
    632BEBLENHEIM1889111,67,60.0177BSNC1895
    633BEBLENHEIM188912-3,12,40.0221BSNC1895
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    636BEBLENHEIM18902-4,43,40.0026BSNC1895
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    643BEBLENHEIM189099,520,80.0398BSNC1895
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    654BEBLENHEIM189159,720,20.0699BSNC1895
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    659BEBLENHEIM1891107,716,40.0551BSNC1895
    660BEBLENHEIM1891110,57,50.0656BSNC1895
    661BEBLENHEIM189112-16,80.07BSNC1895
    663BEBLENHEIM1891134,914,60.601BSNC1895
    664BEBLENHEIM18921-3,13,50.0476BSNC1895
    665BEBLENHEIM18922-0,56,50.0377BSNC1895
    666BEBLENHEIM18923-1,28,60.0298BSNC1895
    667BEBLENHEIM189245,216,40.0237BSNC1895
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    669BEBLENHEIM1892614,323,80.0416BSNC1895
    670BEBLENHEIM1892714,423,20.0695BSNC1895
    671BEBLENHEIM1892815,127,50.0358BSNC1895
    672BEBLENHEIM1892911,822,40.0492BSNC1895
    673BEBLENHEIM1892106,413,40.1004BSNC1895
    675BEBLENHEIM1892115,39,50.0209BSNC1895
    676BEBLENHEIM189212-2,33,10.0167BSNC1889
    677BEBLENHEIM1892136,3150.5221BSNC1895
    678BEBLENHEIM18931-6,60,20.0268BSNC1895
    679BEBLENHEIM189322,490.0749BSNC1895
    680BEBLENHEIM189333,614,20.0214BSNC1895
    681BEBLENHEIM189346,421,4BSNC1895
    682BEBLENHEIM189359,622,10.0539BSNC1895
    683BEBLENHEIM1893612,925,80.0522BSNC1895
    684BEBLENHEIM1893715,226,10.0714BSNC1895
    685BEBLENHEIM1893814,527,90.0096BSNC1895
    686BEBLENHEIM1893911210.0355BSNC1895
    687BEBLENHEIM1893108,216,30.0937BSNC1895
    688BEBLENHEIM1893113,27,60.0267BSNC1895
    689BEBLENHEIM1893120,150.0194BSNC1895
    690BEBLENHEIM1893136,716,40.4855BSNC1895
    691BEBLENHEIM18941-2,33,90.0076BSNC1895
    692BEBLENHEIM189421,68,70.0706BSNC1895
    693BEBLENHEIM189433,313,70.0298BSNC1895
    694BEBLENHEIM189447,418,80.0354BSNC1895
    695BEBLENHEIM189459,118,80.0624BSNC1895
    696BEBLENHEIM189461223,50.0335BSNC1895
    697BEBLENHEIM1894714,826,50.0635BSNC1895
    698BEBLENHEIM1894813,623,50.0357BSNC1895
    699BEBLENHEIM189499,919,10.111BSNC1895
    700BEBLENHEIM1894107,814,30.0953BSNC1895
    701BEBLENHEIM1894114,510,50.0371BSNC1895
    702BEBLENHEIM1894120,25,10.0331BSNC1895
    703BEBLENHEIM1894136,815,50.615BSNC1895
    704BEBLENHEIM18951-3,42,10.0655BSNC1895
    705BEBLENHEIM18952-8,30,40.0177BSNC1895
    706BEBLENHEIM189531,110,50.041BSNC1895
    707BEBLENHEIM189546,517,70.059BSNC1895
    708BEBLENHEIM189559,220,60.044BSNC1895
    709BEBLENHEIM1895612,724,50.0716BSNC1895
    710BEBLENHEIM1895714,426,60.0308BSNC1895
    711BEBLENHEIM1895813,925,60.0467BSNC1895
    712BEBLENHEIM1895912,426,20.0014BSNC1895
    713BEBLENHEIM189510614,80.0588BSNC1895
    714BEBLENHEIM1895115,810,10.0808BSNC1895
    715BEBLENHEIM1895121,65,30.091BSNC1895
    716BEBLENHEIM189513615,40,608 3BSNC1895

    Références

    [1] Claude Sittler et Robert Marocke, « Géologie et œnologie en Alsace. Sols et terroirs géologiques. Cépages et spécificité des vins », Sciences Géologiques. Bulletins et mémoires, vol. 34, n° 3, 1981, p. 149.

    [2] Ibid., p. 149‑150.

    [3] Bill Nesto, « Discovering Terroir in the Wines of Alsace », Gastronomica, vol. 8, n° 4, Automne 2008, p. 87‑90.

    [4] Jean-Pierre Hirsch, « Le vin, l’eau-de-vie et l’Allemagne entre 1871 et 1914 », Revue d’Alsace, n° 137, septembre 2011, p. 351.

    [5] Bénédicte Boyrie-Fénié et Jean-Jacques Fénié, Dictionnaire des pays et provinces de France, Bordeaux, Éditions Sud Ouest 2000, p. 32.

    [6] Denis Lefèvre, Des racines et des gènes : une histoire mondiale de l’agriculture, Paris, Éditions Rue de l’échiquier 2018, coll. « Ecopoche », p. 426‑427 ; Matthieu Lecoutre, Le goût de l’ivresse : boire en France depuis le Moyen Âge (Ve-XXIe-siècle), Paris, Belin 2017, coll. « Collection Histoire », p. 291‑294.

    [7] Claude Sittler et Robert Marocke, « Géologie et œnologie en Alsace. Sols et terroirs géologiques. Cépages et spécificité des vins », art. cit.

    [8] Vincent Dumas, Éric Lebon et René Morlat, « Differentiation of local climate in the Alsatian vineyard », ŒNO One, vol. 31, n° 1, 1997, p. 1‑9.

    [9] Jean-Pierre Hirsch, « Le vin, l’eau-de-vie et l’Allemagne entre 1871 et 1914 », art. cit.

    [10] IGN, BD TOPO®, Paris, 2019, <http://professionnels.ign.fr/bdtopo>. (Consulté le 1 avril 2019) ; IGN, BD ALTI®, Paris, 2001, <http://professionnels.ign.fr/bdalti>. (Consulté le 1 avril 2019) ; IGN, BD TOPO® Hydrographie, Paris, 2017, <http://professionnels.ign.fr/bdtopo-hydrographie>. (Consulté le 1 avril 2019) ; InfoTerre, Cartes géologiques départementales à 1/50 000 (BD-CHARM-50) – Haut-Rhin & Bas-Rhin, Paris, Bureau de recherches géologiques et minières 2019, <http://infoterre.brgm.fr/formulaire/telechargement-cartes-geologiques-departementales-150-000-bd-charm-50>. (Consulté le 1 avril 2019) ; IGN, SCAN Historique® EM 40K, Paris, 2010, <http://professionnels.ign.fr/scanhisto>. (Consulté le 1 avril 2019).

    [11] INSEE, « Historique des communes du Bas-Rhin et du Haut-Rhin », Institut national de la statistique et des études économiques 2019, <https://www.insee.fr/fr/metadonnees/historique-commune?debut=0&departement=67+68>. (Consulté le 25 mars 2019).

    [12] Claude Motte et Marie-Christine Vouloir, « Archives du site Cassini », Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui 3 novembre 2015, <https://web.archive.org/web/20151103032706fw_/http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/6_index.htm?indexdep>. (Consulté le 29 mars 2019) ; IGN, SCAN Historique® EM 40Kop. cit.

    [13] Société d’histoire naturelle de Colmar, « Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar (1871-1914) », Colmar, 22 publications.

    [14] Frédéric Zégierman, Pays de France. 1: Nord, Paris, Fayard 1999, p. 17‑50 ; Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et Préfet de la région d’Alsace, « Atlas des paysages d’Alsace », Atlas des paysages d’Alsace 16 février 2015, <http://paysages.alsace.preprod.e2.rie.gouv.fr>. (Consulté le 15 mars 2019).

    [15] La Vigne américaine : sa culture, son avenir en Europe (1877-1911), Mâcons.d. ; Pierre Mouillefert, Les vignobles et les vins de France et de l’étranger : territoires, climat et cépages des pays vignobles, avec la description, culture et vinification des principaux crus, Paris, Librairie agricole de la « Maison agricole » 1891, 560 p. ; Léon Boll, Vins et coteaux d’Alsace, Strasbourg, Imprimerie alsacienne 1900, 34 p. ; Jules Guyot, Étude des vignobles de France : pour servir à l’enseignement mutuel de la viticulture et de la vinification françaises. Régions du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest 1868, 710 p.

    [16] La Vigne américaine : sa culture, son avenir en Europe (1877-1911)op. cit. ; Louis de la Roque (dir.), La Vigne française (1880-1905), Paris, Maison de Campagne 1905 1880 ; Revue d’Alsace (1871-1914), Colmar; Berlfort; Strasbourg; Paris, Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsaces.d. ; « Kartenskizze der Reblausverseuchung in Elsass-Lothringen nach dem Stande vom 31 Dezember 1905 », 1906, <https://www.numistral.fr/ark:/12148/btv1b10224902h>. (Consulté le 11 avril 2019).

    [17] Statistisches Bureau Alsace-Lorraine, Statistische Mitteilungen über Elsass-Lotharingen (1873-1898), Strasbourgs.d.

    [18] Thomas Parker, Tasting French terroir : the history of an idea, Oakland, California, University of California Press 2015, coll. « California studies in food and culture » 54, 229 p.

    [19] Ibid., p. 2.

    [20] Bénédicte Boyrie-Fénié et Jean-Jacques Fénié, Dictionnaire des pays et provinces de Franceop. cit., p. 31‑32.

    [21] Frédéric Zégierman, Pays de France. 1op. cit., p. 263‑265.

    [22] Laurence Turetti, Quand la France pleurait l’Alsace-Lorraine: les « provinces perdues » aux sources du patriotisme républicain, 1870 – 1914, Strasbourg, Nuée bleue 2008, p. 7‑10.

    [23] Ibid., p. 33‑35.

    [24] Calcul de la superficie obtenu grâce à notre système d’information géographique

    [25] Pamela Vandyke Price et Christopher Fielden, Alsace wines & spirits, London, Sotheby Publications 1986, p. 19.

    [26] Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l’an mil I, Paris, Flammarion 2009, coll. « (1983) », p. 11.

    [27] Ibid., p. 30‑97 ; Emmanuel Le Roy Ladurie et Anouchka Vasak, Abrégé d’histoire du climat: du Moyen Âge à nos jours, Paris, Fayard 2008, p. 155‑158 & 163‑170.

    [28] Indicateur climatique permettant de mesurer empiriquement le climat

    [29] Emmanuel Le Roy Ladurie et Anouchka Vasak, Abrégé d’histoire du climatop. cit., p. 155‑159.

    [30] Louis de la Roque (dir.), La Vigne française (1880-1905)op. cit.

    [31] Ibid., no 30 avril 1890.

    [32] Zone partiellement protégée par le relief; les Vosges dans le cas présent. 

    [33] Henri Nonn, L’Alsace et ses territoires, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg 2008, p. 434.

    [34] Louis de la Roque (dir.), La Vigne française (1880-1905)op. cit., no 28 février 1889.

    [35] Vincent Dumas, Éric Lebon et René Morlat, « Differentiation of local climate in the Alsatian vineyard », art. cit., p. 1.

    [36] Ibid., p. 8.

    [37] Statistisches Bureau Alsace-Lorraine, Statistische Mitteilungen über Elsass-Lotharingen (1873-1898)op. cit.

    [38] Ibid. ; Claude Motte et Marie-Christine Vouloir, « Archives du site Cassini », op. cit.

    [39] « Kartenskizze der Reblausverseuchung in Elsass-Lothringen nach dem Stande vom 31 Dezember 1905 », op. cit.

    [40] Ibid.

    [41] Statistisches Bureau Alsace-Lorraine, Statistische Mitteilungen über Elsass-Lotharingen (1873-1898)op. cit.

    [42] Léon Boll, Vins et coteaux d’Alsaceop. cit.

    [43] Louis de la Roque (dir.), La Vigne française (1880-1905)op. cit. ; La Vigne américaine : sa culture, son avenir en Europe (1877-1911)op. cit.

    [44] Jean-Pierre Hirsch, « Le vin, l’eau-de-vie et l’Allemagne entre 1871 et 1914 », art. cit., p. 351.

    [45] Ibid.

    [46] Société d’histoire naturelle de Colmar, « Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar (1871-1914) », op. cit., no 1885.

    [47] Ibid.

    [48] Ibid., no 1894.

    [49] Louis de la Roque (dir.), La Vigne française (1880-1905)op. cit. ; La Vigne américaine : sa culture, son avenir en Europe (1877-1911)op. cit.

    [50] Laurence Turetti, Quand la France pleurait l’Alsace-Lorraineop. cit., p. 7.

    [51] Christopher J. Fischer, Alsace to the Alsatians? visions and divisions of Alsatian regionalism, 1870-1939, New York, Berghahn Books 2010, coll. « Studies in contemporary European history » 5, p. 14.

    [52] Ibid.

    [53] Ibid., p. 21.

    [54] Ibid.

    [55] Ibid., p. 21‑23.

    [56] Michel Hau, « La comparaison des croissances economiques de deux regions industrielles: la champagne et l’alsace (1810-1939) », Comparison of economic growth in two industrial regions: Champagne and Alsace, 1810-1939., vol. 8, n° 3, 1989, p. 464.

    [57] Laurence Turetti, Quand la France pleurait l’Alsace-Lorraineop. cit., p. 48.

    [58] André Lucius, « Le vignoble alsacien », Annales de géographie, vol. 31, n° 171, 1922, p. 211.

    [59] Ibid.

    [60] Ibid.

    [61] Michel Hubert, « Le Lièvre et la Tortue ? Évolution comparée du mouvement naturel en France et en Allemagne, du Congrès de Vienne à nos jours », dans Serge Gouazé, Cécile Prat-Erkert et Anne Salles (dirs.), Les enjeux démographiques en France et en Allemagne : réalités et conséquences, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion 9 novembre 2017, coll. « Espaces Politiques », p. 21‑34 ; Michel Hubert, « 1870-1871. Un tournant dans l’histoire de la population allemande », dans Gilbert Krebs et Gérard Schneilin (dirs.), La naissance du Reich, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle 14 mars 2018, coll. « Monde germanophone », p. 90‑103.

    [62] Michel Hubert, « Le Lièvre et la Tortue ? », art. cit.

    [63] André Lucius, « Le vignoble alsacien », art. cit., p. 212.

    [64] Ibid., p. 212‑213.

    [65] Ibid., p. 212.

    [66] Ibid.

    [67] Ibid.

    [68] Ibid.

    [69] Jean-Pierre Hirsch, « Le vin, l’eau-de-vie et l’Allemagne entre 1871 et 1914 », art. cit., p. 351.

    [70] Jean-Louis Schlienger et André Braun, Le buveur alsacien : Petite histoire de l’art de boire entre Vosges et Rhin, Strasbourg, La Nuée bleue 2004, p. 32.

    [71] Ibid., p. 32‑33.

    [72] Ibid., p. 32.

    [73] Jean-Pierre Hirsch, « Le vin, l’eau-de-vie et l’Allemagne entre 1871 et 1914 », art. cit., p. 352.

    [74] Ibid., p. 352‑353.

    [75] Ibid., p. 360.

    [76] Ibid., p. 360‑361.

    [77] Ibid., p. 362.

    [78] Ibid.

    [79] Jean-Pierre Hirsch, « Le vin, l’eau-de-vie et l’Allemagne entre 1871 et 1914 », art. cit.

    [80] Claude Sittler et Robert Marocke, « Géologie et œnologie en Alsace. Sols et terroirs géologiques. Cépages et spécificité des vins », art. cit., p. 154‑156.

    [81] Pamela Vandyke Price et Christopher Fielden, Alsace wines & spiritsop. cit., p. 19.