Progression du volume 15 : Appel de textes
La Revue d’histoire de l’Université de Sherbrooke a pour objectif de permettre aux étudiantes et étudiants en histoire de partager le fruit de leurs recherches avec la communauté historienne à travers la francophonie. Pour ce nouveau numéro, la thématique choisie est « Histoire(s) et jeux d’échelles ».
Définie comme « un rapport de taille entre réalités » (Lévy, Lussault, 2003, p. 308), la notion d’échelle est introduite en sciences historiques par les historiens de l’école des Annales. Sur la base de nouveaux procédés d’analyse, ces historiens, dont Marc Bloch, Lucien Febvre et Fernand Braudel, offrent pour une première fois des réflexions sur les temporalités et les espaces dans lesquels évoluent les acteurs sociaux. Souhaitant réaliser une histoire qui puisse être totale, les historiens de l’école des Annales et plusieurs de leurs successeur·es sont influencé·es par le courant du structuralisme. Dans une perspective « macro-historique », ces chercheur·es ont cherché à identifier les grandes structures sociales et économiques des sociétés d’autrefois afin de rendre compte des réalités historiques.
À partir de la fin des années 1970, la remise en question de ces grandes analyses « macro » pousse « de nombreux [historien·nes], de multiples courants, à valoriser des points de vue plus centrés sur les acteurs aux dépens des structures (‘‘le retour à l’acteur’’), à interroger des objets limités pour répondre à des questions d’ensemble » (Offenstadt, 2011, p. 90). C’est l’émergence de l’histoire culturelle et de la microhistoire : par des analyses centrées sur des cadres spatiotemporels plus restreints, les historien·nes ont basé leur recherche sur l’expérience vécue, les points de vue et les pratiques des acteurs (Revel, 1996).
Dans les années 1980 et 1990, en parallèle à cette multiplicité d’échelles d’observation et d’analyse déjà investie par les chercheur·es, se développent les courants de l’histoire globale et de l’histoire connectée. Rompant avec les prétentions d’explication normative propres à l’école des Annales, ces deux courants permettent l’analyse de nouveaux objets d’étude dans une perspective large et souvent pluridisciplinaire « imprégnée de globalisation mais aussi par un refus de l’européocentrisme, et donc par la prise en compte à parts égales des différentes historicités des sociétés extraeuropéennes » (Offenstadt, 2011, p. 93). Les chercheur·es s’intéressent entre autres aux diasporas, aux migrations, aux interactions avec l’environnement, à la circulation des biens et aux échanges ainsi qu’au concept de colonialisme et de décolonisation (Postcolonial studies).
Depuis plus de 70 ans, les historien·nes utilisent la notion d’échelle de façon variée afin d’appréhender des réalités historiques plurielles. Dans le cadre du volume 15 de la RHUS, nous vous invitons ainsi à réfléchir, sur la base de vos intérêts et de vos recherches personnelles, à la thématique « Histoire(s) et jeux d’échelles » par l’entremise d’un article, d’un essai, d’un compte rendu ou d’un bilan historiographique. Comment la notion d’échelle est-elle considérée dans le cadre de vos recherches ? Quels sont les jeux d’échelles qui peuvent être mobilisés pour analyser votre objet d’étude ? Comment cette notion a-t-elle influencé la production historienne au cours des dernières années ? Voici quelques axes qui peuvent être envisagés lors de la rédaction des textes :
- Jeux d’échelles méthodologiques et analytiques : étude du temps court ou du temps long, approche monographique, spatialité, histoire comparée, analyses qualitatives et quantitatives, interdisciplinarité et pluridisciplinarité, intersectionnalité, types de sources mobilisées, histoire orale, etc.
- Jeux d’échelles conceptuels et épistémologiques : rapports de pouvoir, colonialisme, altérité, silences dans les sources, régimes d’historicité, etc.
- Jeux d’échelles historiographiques : les grandes écoles de pensées, l’histoire nationale, l’histoire globale, le courant marxiste, etc.
La date limite pour soumettre un résumé de 300 mots est le 6 février 2024. Le résumé doit présenter l’objet du texte, la thèse ou le fil conducteur ainsi que les principaux faits saillants. Les articles scientifiques, les essais et les notes de recherche doivent faire écho à la thématique du présent numéro. Les bilans historiographiques et les comptes rendus peuvent aborder le sujet et la thématique de votre choix. Tous les textes seront soumis à une évaluation par les pairs. Les textes doivent être écrits en français et être inédits.
Lors de la soumission de votre résumé, veuillez respecter la mise en forme suivante pour la nomenclature du fichier : nom_prenom_typedeproposition
Pour soumettre un article ou joindre la direction éditoriale, envoyez à l’adresse suivante : rhus@historiamati.ca
Comité organisateur (2023-2024)
Coordonnatrice : Emmy Bois
Gestion du site internet : Maxime Lalo
Responsable aux communications : Samuel Parent
Responsable à l’édition et des évaluations : Étienne Chevalier, Maude Goulet-Ménard, Nicolas Lessard et Joshua Duquette
Nous joindre
Revue d’Histoire de l’Université de Sherbrooke
Faculté des lettres et sciences humaines, Département d’histoire
2500, boulevard de l’Université de Sherbrooke (Québec), J1K 2R1
Canada
Article scientifique : 5 000 à 8 000 mots
L’article est un texte construit autour d’une problématique interrogeant des sources.
Il doit être divisé ainsi :
Introduction
- Contenir une présentation de l’objet d’étude.
- La problématique et les hypothèses doivent être clairement définies.
- Les sources sélectionnées doivent être accompagnées d’une justification.
- Un survol historiographique est également demandé.
Développement
- Analyse des sources est nécessaire.
- Réflexion clairement exposée et bien référencée.
- Argumentation pertinente et efficace.
Conclusion
- Retour sur la problématique.
- Intérêts et apports de la recherche.
Bilan historiographique : 4 000 à 6 000 mots
Le bilan fait état de la littérature scientifique sur une problématique ou thématique donnée.
Il doit comprendre :
- Un objet d’étude clairement défini.
- Une approche problématisée par rapport au sujet d’étude.
- Un tour d’horizon historiographique exhaustif : les références doivent être maîtrisées, nombreuses et variées.
- Les articles et les bilans historiographiques doivent être accompagnés d’un résumé d’une centaine de mots, en français ou en anglais, et d’une liste de mots clés.
Note de recherche : 2 500 à 4 000 mots
La note de recherche a pour objectif de présenter à la communauté scientifique vos recherches en cours.
Elle doit contenir :
- Un objet d’étude circonscrit.
- Une problématique claire incluant les hypothèses, les sources prévues ainsi que leur justification.
- Le choix de la méthode et la démarche envisagée.
- Les résultats attendus.
Essai : 3 500 à 5 000 mots
L’essai consiste en un texte dont l’argumentation peut être construite à partir des travaux d’autres auteurs. À l’inverse de l’article, sa chaîne argumentaire ne repose pas entièrement (ou majoritairement) sur l’analyse de sources.
Il doit contenir :
Introduction
- Présentation de l’objet d’étude.
- Problématique.
- Une ou des hypothèses clairement définies.
- Survol historiographique ou un bref état des connaissances.
Développement
- Réflexion clairement exposée et bien référencée.
- Argumentation pertinente et efficace.
Conclusion
- Retour sur la problématique.
- Positionnement dans l’historiographie.
Compte rendu : 800 à 1 000 mots
Le compte rendu n’est pas un résumé d’ouvrage, c’est la restitution critique d’une lecture.
Il doit respecter les conditions suivantes :
- Ouvrage récent (moins de cinq ans).
- Situer l’ouvrage dans un courant historiographique.
- Analyse critique de la méthode et de l’approche de l’auteur.
- Mention des sources analysées.
- Intérêt et originalité de la recherche.